Venant de Grenoble,
ville « compagnon de la Libération », j’avais quelque
curiosité pour la « belle endormie »de Chaban mais aussi quelque à
priori défavorable envers l’agglo de Juppé « droit dans ses bottes »,
qui ne dit s’intéresser qu’à sa ville
mais accepte volontiers des missions où désormais il apparaît comme un sage.
Sa cité est belle et il n’y est pas pour rien. Celui qui
modernisa le plus la métropole girondine n’était pas le plus bondissant.
Pour aborder la capitale de l’ancienne Guyenne, désormais
Aquitaine (pays des eaux) nous sommes montés sur la tour gothique Pey Berland.
Haute de 50m, construite au XV° à côté de la cathédrale
Saint André par crainte des vibrations d’un bourdon de plus de huit tonnes,
elle offre un beau point de vue sur les toits à proximité et sur la tour de la grosse cloche en bordure du
territoire médiéval.
Sur cette porte de la bourgade, seul monument civil datant
du moyen âge, d’où était donné le signal des vendanges, un léopard d’origine anglaise figure en bonne place et
témoigne des liens très anciens avec nos meilleurs ennemis rugbystiques.
Difficile d’échapper à la rue Sainte Catherine qui traverse
la vieille ville, la plus longue voie commerciale piétonne d’Europe.
Nous ne sommes pas les seuls touristes en route vers la
monumentale fontaine érigée place
des Quinconces, dédiée aux Girondins victimes de la terreur.
Les chevaux de bronze
enlevés pendant l’occupation réapparaissent à la veille des élections
municipales de 1983 : le Routard titre : « Chevaux de
retour ».
A proximité, Le grand théâtre aux airs antiques est
construit aux abords du château Trompette dont les canons étaient tournés vers
la ville, il a été vite rasé.
Au centre du triangle
d’or qui rassemble les boutiques de
luxe, la place des grands hommes est occupée par une halle moderne.
Ouverte sur la Garonne,
La place de la Bourse appelée
auparavant place Royale, place de la Liberté, place impériale, comporte
en son centre la statue de trois grâces (l’impératrice Eugénie, la reine
Victoria et Isabelle II d’Espagne).C’est un remarquable exemple architectural
du XVIII° siècle, genre place Vendôme,
qui se reflète sur un immense miroir
d’eau, aménagement original bienvenu en temps de canicule.
Cette œuvre inspirée par la beauté de la Place Saint Marc à
Venise quand elle est recouverte d’une eau
où se mirent les monuments, est une réussite mais les incivilités ne
l’épargnent pas et le journal Sud Ouest parle de tonnes de verres cassés à
ramasser à ses abords.
Pour expliquer l’origine de l’ancien nom de la ville, les
interprétations divergent. Les bituriges, dont le nom signifiait « maîtres
du monde », fondèrent Burdigala.
Cette appellation viendrait de burd signifiant marais en basque et gala, abri.
J’ai aperçu une banderole de supporters de l’équipe de Bègles-Bordeaux qui
portait ce nom.
Du II° siècle, reste un pan de l’amphithéâtre dit maintenant
palais Gallien, il pouvait contenir
15 000 personnes.
La basilique Saint
Seurin datant du XI° recèle des stalles intéressantes : un homme
trimbale son ventre dans une brouette,
un chien est déguisé en moine, des langues sont cuites sur une grille.
Ces personnages sont sculptés sous une console qui apparaît lorsque le siège
est replié et qui permet un appui : c’est une miséricorde ou patience.
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