Alors que Jean Dufy est exposé avec son frère Raoul à Marmottan, le beau musée du Boulevard Haussmann accueille Martial Caillebotte le photographe avec les toiles de son ainé Gustave. Manière de présenter une fois encore le peintre, sponsor des impressionnistes qui mérite sa notoriété par ses cadrages inédits, ses perspectives audacieuses, ses plongées qui appartiennent justement au vocabulaire de l’art au bromure d’argent.
Prévoir une bonne heure d’attente pour accéder aux salles où sont regroupées d’abord des scènes d’un Paris qui se transformait. Les paysages de la modernité traversés par des trains, où les structures métalliques organisent efficacement la toile, ont une force intacte.
Le musée est situé dans les quartiers peints et photographiés depuis les balcons qui servirent de points de vue aux deux frères. Mais est-ce de se retrouver non loin du ministère de l’intérieur et de la demeure de Sa Sérénissime Toute-Puissance (Patrick Rambaud) que mon plaisir a été quelque peu émoussé ?
Jusqu’alors les impressionnistes éveillaient chez moi des images de bonheur lumineux, cette fois j’ai vu aussi les privilèges d’une classe sociale où on s’adonne à des loisirs créatifs.
Malgré la générosité de Gustave qui a beaucoup aidé d’autres artistes, les vues de jardins sont celles de leur belle propriété familiale, les intérieurs sont toujours de « la haute », les femmes sont à la couture ou se font servir, et au bord de l’eau, le chevalet, la chambre noire, sont posés à proximité du chantier naval qui leur appartient. Là, une embarcation à voiles de soie pour le yachting se mettait au point.
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