Encore un effet du dithyrambe critique qui aurait vu volontiers un prix à Cannes pour ce film; je sors de cette chronique agréable avec un léger sentiment de déception. Je n’ai absolument pas retrouvé la noirceur des âmes dont parlait Libération, sans aller jusqu’à rejoindre le Petit Bulletin qui parle de mépris de l’auteur et des personnages principaux. Le gratuit grenoblois à côté de qui les Inrocks apparaît comme un pourvoyeur des critiques consensuelles.
Quatre saisons dans le jardin et autour de la table d’un couple de la classe moyenne anglaise auprès de qui viennent se réchauffer des solitudes sérieusement imbibées. Miroir de nos propres arrangements qui aident aux relations, avec sa part de rites, de jeux de rôles, de rires, où l’aveuglement peut côtoyer la bienveillance ; ce film fait discuter. Si je crois que l’amitié se nourrit de réciprocité sur une base égalitaire, les relations décrites par Mike Leigh et sa troupe ne sont pas toujours de cette eau. Le vin est bon autour des barbecues et les tomates du jardin savoureuses. Il arrive si souvent dans la vraie vie que l’on dise « si c’était au ciné, on trouverait ça exagéré » alors je ne sais si les personnages sont caricaturaux, mais j’aurai goûté plus d’ambigüité, de nuances.
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