Même si les acteurs devaient jouer en néerlandais (surtitré), je m’étais promis de voir cette pièce car j’entretiens avec le livre de Musil, qui fut l’œuvre de toute une vie, une relation particulière. Depuis qu’un routard traversant l’Afrique m’avait laissé ce triple volume de poche pour paiement d’un hébergement lors de mon séjour à Douala, cet ouvrage que je n’étais pas parvenu à achever, avait pris du prix, d’autant plus qu’il est présenté comme une œuvre majeure de la littérature. Ce récit de la décadence au cœur la vieille Europe avait acquis, en milieu couleur latérite, une saveur particulière ; l’anniversaire du règne de François Joseph était exotique.
Je verrais volontiers une de ces malédictions toute africaine qui m’a empêché à nouveau d’aller au bout des trois heures vingt de la représentation : l’assoupissement me menaçait. L’entracte fut bienvenu pour rentrer à la maison et prendre des nouvelles de l’OM à Moscou.
J’avais apprécié « Sous le volcan » du même metteur en scène flamant Guy Cassiers riche de ses belles images, et des micros HF qui rendent bien l’intimité.
Dans ce royaume de Cacanie en 1913, à bout de sens, des interrogations politiques majeures se posent et les réponses sont dérisoires… toute ressemblance concernant par exemple l’identité nationale est bienvenue. Mais à s’appliquer à lire un texte dense sur écran ne laisse que des silhouettes d’acteurs en bordure des regards. Des lycéens à mèche Twilight qui se trouvaient derrière moi, pas franchement enthousiastes au départ et qui envisageaient de s’évader à l’entracte, comptaient bien rester au moment où je repartais. Ils ne manquaient pas de qualité, eux.
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