Margerin s’est mis en pantoufles lui aussi pour chroniquer gentiment les derniers soubresauts de jeunesse de Lucien désormais quinqua à la banane blanche et au ventre proéminent. Le passé lui colle aux baskets, l’armoire de ses teeshirt collector déborde, et le carton de ses vinyles s’éclate en redescendant à la cave. Il ne s’aperçoit pas que son fils qui veut devenir « people » a grandi. Papa n’est vraiment pas un méchant et même s’il grogne en entendant la musique de sa fille, celle-ci saura bien vite le mettre dans sa poche.
A l’issue d’une visite chez les grands parents où Lucien a du user de toute sa persuasion pour trainer ses enfants, le grand père dit :
« Ces réunions de famille m’épuisent.
- Oui je sais, c’est pénible, mais que veux-tu ça leur fait tellement plaisir »
répond la grand-mère.
Ces malentendus nous sauvent parfois.
Le parfum qui se dégage de ces pages est très années 60, et même s’il est question de la grippe A, celle ci se soigne à l’apéro et nécessite un rappel. La ligne a beau demeurer claire, la nostalgie domine, elle nous repose des vacheries du temps. Lucien garde une naïveté qui lui fait échapper bien des écueils. Mais il se retrouve bien souvent seul comme lorsqu’il va acheter quatre repas au Mac Do comme plus petit dénominateur commun à un repas dominical chacun dans sa chambre.
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