Dans un froissement argenté, le banc de poisson change brusquement de direction.
Avec une unanimité confondante, les émetteurs médiatiques se tournent, se retournent du même côté. De plus en plus souvent c’est l’agenda présidentiel qui formate les informations, jusqu’à l’usure qui point. Arlette Chabot, du servile public, regrettait l’autre soir que les électeurs ne connaissent pas les noms des présidents de région, et que le débat porte sur le foulard du NPA ou la dernière de Frêche, comme si elle n’était pour rien dans cette approche unique, polarisée sur la présidentielle.
Les journalistes souvent cumulards en signatures savent bien sûr qu’il n’est pas possible de parler de tout, tout le temps, mais chaque jour nous offre l’occasion d’être fasciné par le synchronisme des infos. Pourtant Le Tibet est là toute l’année et les SDF, mais ils n’en parleront qu’ensemble.
France 2 ne parlera de la banlieue que si « Le Monde » en cause, et le reportage sur la banquise sera à l’antenne quand Borloo dira; il paraît que c’est « Le Parisien » qui donne désormais le « la ».
Comme sur Internet, que les médias papier regardent quand même de haut tout en y piochant, il est difficile de ne pas être submergé par la multitude des articles copiés/collés.
Les phénomènes panurgiques récents se sont multipliés autour de la promotion de BHL, pour le moquer, de concert, par la suite. Quant à son livre ?
Fotorino et Joffrin demandaient à la gauche de s’emparer de la discussion sur l’identité française, mais le vent a tourné. Peillon fut léché, maintenant lâché ; Frèche n’a pas attendu Fabius pour être lynché, alors Julien Dray est venu faire la morale.
Que c’est long d’attendre « XXI », trois mois, et c’est pour ça aussi que c’est bon
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