Trouver un slogan, un titre, être attentif au public, le convaincre; j’apprécie la publicité dans ces activités là et je me délecte de ses trouvailles. Mais l’originalité se fait de plus en plus rare à mes yeux blasés. Je trouve même que le royaume de la créativité auto proclamée est bien conformiste et leurs campagnes tombent dans l’indifférence. Même si je ne dédaigne pas l’humour vache à la tronçonneuse pour Orangina par exemple, j’ai été estomaqué par la dernière de Findus :
« les frites de mamie sans aller voir mamie ».
Bien sûr toujours le cliché de l’authenticité lié à un passé fictif, mais dans le réel, il est recommandé de se défaire de tout lien affectif avec ces mains ridées qui vous pincent les joues. La solitude de la ménagère de plus de 50 ans.
En même temps, à la radio, un enfant prescripteur demande à sa mère de changer ses assiettes ringardes où grand-mère morte a mangé. Les arts de la table: « Du passé faisons table rase »
Les boules de neige d’Orange en pleine rue tropicale pour vanter un éternel Noël me font froid dans le cou ; et les hordes hystériques qui photographient compulsivement me confortent, à l’inverse, dans mon plaisir de cadrages soignés et rares.
La planète se réchauffe et les même agences vont tartiner du "durable" à vous en dégouter. Ces marchands participent à user les mots, et dire que ces camelots sont les conseillers des princes, nous laisse pantois devant cette course à la deshumanisation, où l’humour tourne à la méchanceté et la poésie finit à la déchetterie.
Un peu "démago" votre texte en cette fin d'année....
RépondreSupprimerPaul
J’ai été étonné de l’indifférence dans laquelle est tombée cette publicité alors que le moindre geste, le moindre mot sont commentés sur le net. Oui les vieux sont pénibles, impérieux, donneurs de leçons, et plus encore s’ils ont été soixante-huitards : je sais, j’en suis. Mais la facilité c’est de gober tout ce qu’on nous donne, et je n’ai pas l’impression de flatter l’opinion majoritaire en regrettant que les relations humaines ne soient envisagées que comme source d’ un bénéfice individuel à sens unique, celui du petit bonhomme impérieux qui finira par récolter ce qu’il a semé : la solitude. Gras et ingrat.
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