mardi 5 janvier 2021

La revue dessinée. N° 30. Hiver 2020/21

En 225 pages pour 16 €, la mise en images couleurs des côtés noirs de la société se fait parfois sans nuances, mais toujours avec efficacité.
Si leur défense du compteur Linky ne laisse la place qu’à ses contempteurs, 
le reportage sur les sans-papiers où ne manquent pas les situations scandaleuses ou absurdes n’est pas aussi schématique en variant les situations et signalant les ressources du droit français.
Des gilets jaunes arrêtés lors des manifestations ont la sympathie du trimestriel militant bien que celui qui chaussé de lunettes de ski pour aller sur les boulevards et ramassé un lance-pierre en souvenir ne les laisse pas dupes.
Le rappel de l’accélération de la déforestation en Amazonie profitant de la focalisation des médias sur la Covid 19 est encore plus nécessaire alors qu’un lien avait été établi entre la destruction des milieux naturels et l’apparition de pandémies : la zoonose.
La description des bâtiments des institutions européennes se veut significative des difficultés d’harmoniser les positions des pays participants tant « le décor peut modifier la manière dont on pense ».
L’attention portée aux «  jamais connectés » est louable quand 12 millions de personnes sont dans l’incapacité d’utiliser le numérique dans leur vie quotidienne, l’ « illectronisme » ou illettrisme numérique n’épargne même pas les "digital natives".
Le récit de la guerre entre un marchand d’art suisse et un milliardaire russe met en lumière le rôle des maisons de vente aux enchères, des ports francs, des sociétés offshores et accessoirement le rôle de l’art. 
Les rubriques habituelles ne déçoivent jamais  avec:
- la distinction entre jurons et insultes dans « La sémantique c’est élastique »,
- la carrière de Joan Baez avec « Face B »,
- le film « Magnolia » à la page de « La revue des cinés »,
- l’émission « Planète Rap «  sur Skyrock, comme « Lieu de pouvoir »
- la conquête du droit à l’instruction des femmes, « Au nom de la loi »
- et en « Instantané » : la photographie «  ici on noie les algériens » de 1961.

1 commentaire:

  1. Pour l'incapacité d'utiliser le numérique...
    C'est malheureusement un domaine où le tout sécuritaire continue à faire des avancées de rouleau compresseur, le problème étant que... quand on apprend à se débrouiller un tant soit peu, la folle exigence du "nouveau vu à la télé pour votre sécurité" exige de changer des procédés.
    Si je dois me débrouiller dans la jungle... je crois que je préférerais me débrouiller en Amazonie que sur le Web, avec les folles exigences de "progresser", de "s'améliorer" continuellement.
    J'aime beaucoup apprendre... mais pas à faire des manips sur l'ordinatueur. Haro sur les soirées où, à table, on passe vingt minutes à rendre compte d'une manipulation à faire sur... l'ordinatueur pour faire telle ou telle chose.
    J'ai autre chose à faire de mon temps, autres choses à apprendre.
    Qu'y puis-je, si l'Etat français s'engouffre comme un enfant à la récré dans le nouvel Pan-Etat militaro industriel, rendu encore plus possible à cause de nos "connexions" qui tendent à nous décerveler et détruire notre mémoire au profit de la machine ?
    Bouder les machines...
    Puéril, peut-être, mais... la liberté SE PREND où on la trouve, en très grande partie.

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