mardi 24 juin 2025

Zaï zaï zaï zaï. Fabcaro.

J’ai déjà apprécié aussi bien l’auteur de BD que le romancier,
mais n’avais pas lu les 72 pages cultes publiées en 2015 adaptées au théâtre et au cinéma.
Un recueil d’absurdités, au service d’une pertinente critique sociale dotée d’un humour toujours surprenant.
Le titre vient de la punition infligée à un auteur de bande dessinée qui n’avait pas sa carte de fidélité au moment de passer en caisse. Il s’enfuit après avoir menacé un surveillant avec un poireau.  
« Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline
De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines
J'ai cueilli les fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu
J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue»
Zaï zaï zaï zaï »
 Les chaînes d’info bavardent et font causer : 
« - En tant que voisins du fugitif, diriez-vous que c'est l'incompréhension totale ?
- Oh oui, c'est l'incompréhension totale.
- Diriez-vous qu'ici c'est la stupeur ?
- Oh oui, ici c'est la stupeur.
- Diriez-vous que vous sentez un climat d'insécurité croissant ?
- Oh oui, on sent un climat d'insécurité croissant. »
 Les politiques communiquent : 
« - Je crois que ces incidents sont clairement imputables à la politique sécuritaire par trop laxiste d'un gouvernement à la dérive... Et je joins mon pouce et mon index pour donner du poids à mon propos.
- Vous joignez peut-être votre pouce et votre index mais moi je colle tous les doigts de mes deux mains...
- Vous n'avez pas le monopole de tous les doigts des deux mains collés, hop, regardez... »
 Les auteurs de BD font rire et les journalistes aussi à moins qu’il faille en pleurer : 
« - Jean-Yves Duchaussoy vous êtes spécialiste des auteurs de BD. Concrètement, à quel type d'individu a-t-on affaire ?
- Il semblerait que nous soyons ici en présence d'un représentant de la branche dite "humour"...
- "Humour" ? C'est à dire... ? (Précisez bien pour nos téléspectateurs qui pour la plupart sont issus de couches populaires et ne comprennent pas la moitié de ce qu'on dit.) »
 Les dessins guère chatoyants offrent un recul pince-sans-rire et permettent ainsi de mieux apprécier des dialogues épatants (qui sont souvent des monologues).

lundi 23 juin 2025

Le festival de Cannes ou le Temps perdu. Santiago H Amigorena.

Le « Temps perdu » avec la majuscule c’est celui gaspillé par le lecteur après 345 pages qui ne disent rien et  n’évoquent surtout pas Proust pourtant sollicité à l’évocation de chaque triste fête, autour d’un festival où il n’est pas question de cinéma. 
Comme l’ancien amant de Philippine, ce « Monsieur Gayet » ou « Monsieur Binoche » ainsi que le nomme le concierge du Carlton prétend au Panthéon littéraire, il ne lui sera rien pardonné, même si son manque de délicatesse est tempéré par quelque autodérision pas plus sincère que les emballements amoureux du piètre baiseur. 
«…  plus désireux de plaire en bavardant que de m’instruire en écoutant. »
 Sa chronique people est bien fade, et la magie du festival bien éventée. 
« On a cru faire partie d’un monde, on finit par faire partie des meubles ». Un tapis.
Il ne s’agit pas d’un dévoilement des coulisses de cet événement mondial, mais par le fait qu’un tel livre puisse être édité, preuve est faite de la vacuité d’un milieu culturel où à aucun moment n’effleure la moindre raison d’admirer, de s’émouvoir, d’être surpris…    
Ses apostrophes au lecteur, ses répétitions, son style de bric et de broc ose ce genre d’astuce : « Nez en moins, si je comprends, ou feins de comprendre… »
 Quand « La grande librairie » titre : « Proust sur la Croisette », le dossier concernant les connivences critiques s’épaissit . 
« Je me demandais même si, ayant réussi à imiter Proust au point d’être méprisé par certains comme un écrivain mondain… » 
Les écrivains mondains ont au moins plus d’humour.

dimanche 22 juin 2025

Orléans # 3

Dehors, il pleut. Nous ne trainons pas à chercher un restau ; rue de Bourgogne où nous savons  en trouver facilement, nous nous engouffrons « au Rajasthan ». 
Après le religieux et le passé, nous donnons dans le profane et le contemporain, direction le FRAC Val-de-Loire aussi appelé « les Turbulences ».

Trois ailes d’un bâtiment  de détention puis de Subsistances  militaires  datant du XVIIIème  encadrent la cour qui le reçoit.

L’architecture résolument moderne de Jakob et Mac Farlane s’inspirent de centrales nucléaires, elle  inclut des lignes étranges, formant trois « excroissances » revêtues de plaquettes d’alu à facettes ponctuées d’ampoules colorées clignotantes.

Nous entrons par la partie ancienne, et bénéficions de la gratuité du musée. 
Plusieurs  expositions nous attendent :

Dans la 1ère salle, les grottes imaginées ou « grotto Prototype » de Mickaël Hansmeyer se déclinent en noir et blanc. L’artiste a créé des reliefs organiques comportant 2 alcôves latérales à partir d’impression 3D et de sable recouvert d’un revêtement blanc. Un caisson noir contient le tout.
« Et pourtant , ils volent » nous transportent ensuite dans l’univers de poétiques cerfs-volants et trisquets (de forme triangulaire)  grâce à Marthe et Jean- Marie Simonet
 
Les « Horizons en mouvement » nous séduisent moins . Il est question d’architecture radicale des années 60-70, utopique et destructurée. Ces expositions s’étalent sur deux étages dans les vieux locaux , et en suivant le cheminement,  nous  débouchons  comme par miracle dans la partie contemporaine.
Sous les « excroissances » biscornues  se déroulent des activités de vacances autour de la fabrication de cerfs-volants fréquentées par quelques adultes et peu d’enfants,. L’architecture intérieure tranche radicalement sur le reste du musée, évidemment. Beaucoup d’ouvertures, de fenêtres aux formes particulières laissent entrer la lumière  dans cet espace privilégiant le bois et aménagé pour la lecture ou l’accueil d’enfants.
Après la Frac, nous avions envisagé un arrêt au Cercil : musée mémorial des enfants du Vel’d’Hiv. Mais nous aurions dû réfléchir que le samedi, jour de Shabbat,nous le trouverions fermé.

Le temps nous décourage pour une promenade du côté de la Source pourtant chaudement recommandée par le Routard. 
Nous optons plutôt  pour le musée du théâtre forain. 

Il se situe à une vingtaine de km au nord d’Orléans à Artenay, 6 rue du Paradis (tout un programme !). Nous rencontrons pas mal de circulation dans la zone commerciale puis nous nous heurtons à de nombreux  barrages à Artenay dus à une course cycliste. Mais les organisateurs très compréhensifs les lèvent pour nous entre 2 vélos ou pelotons et nous indiquent comment atteindre notre destination.

Nous découvrons un joli petit musée discret dont l’entrée en retrait de la rue 
se cache au fond d’une cour  protégée par un portail.

Des silhouettes de personnages animent ses murs, et une roulotte ancienne authentique,  parquée dans son coin, illustre le thème des forains.
Il n’y a pas foule ni à la caisse ni dans les salles.
Sur les  tickets que nous achetons, une citation de Louis Jouvet décrit l’art théâtral :
« Rien n’est plus futile, de plus faux,de plus vain, de plus nécessaire que le théâtre ».
Ce musée retrace la vie des troupes itinérantes essentiellement familiales : il montre le travail des enfants inclus dans les activités  mais aussi  l’importance accordée par leurs parents à leur scolarité, il met en valeur les taches multiples des femmes à la fois actrice, costumière, ménagère (lessive et repas) préparant les confiseries à vendre… toujours sur la brèche.
Pour cela, il compile des photos, des costumes de scène, des marionnettes et des objets cédés par d’anciennes troupes.
Une exposition plus spécifique porte sur l’opérette. Elle consiste à regrouper des costumes, des accessoires, partitions, bijoux, coiffes.. qui apparaissent sur les affiches d’origine  d’œuvres connues mises en exergue.
Après cette dernière visite, nous retournons à la maison pour ne plus ressortir.
De toutes les façons,il pleut trop pour assister au son et lumières projeté sur la cathédrale, spectacle que généralement nous ne manquons pas lorsque l’occasion  se présente . A la place ce soir,  nous nous contenterons d’un repas basique de lecture et d’écriture.
Justement en lisant Le routard je glane  quelques informations qui m’intéressent :
- J’apprends qu’Orléans est la ville du vinaigre : le vin aigre, le vin rendu aigre par une navigation ralentie par les bancs de sable.
Jusqu’au début du XIXème siècle, les gens s’enduisaient le corps de vinaigre de toilette afin de fouetter les sangs à l’aide d’une toile imbibée, d’où l’origine du mot toilette. Procédé efficace, certes mais quelle odeur !
Guerlain, vinaigrier au départ, ajouta des essences de fleurs et créa un parfum spécial : eau impériale, pour l’impératrice Eugénie. Le succès de son invention le propulsa parfumeur . Aujourd’hui, ses usines sont toujours implantées dans la région.
- Mettre la pâtée : l’expression fait référence à une victoire des Français à Patay en 1499 lors de la guerre de 100 ans. Les nouveaux boulets de fer français anéantirent 2000 anglais contre 5 Français abattus.
 

samedi 21 juin 2025

La nuit n’est jamais complète. Niko Tackian.

Pour diversifier mes lectures, je suis allé au rayon livres de mon Supermarché, oubliant les suggestions de mes magazines et journaux habituels.
Une atmosphère apocalyptique, proche du livre «  La route » de Cormac McCarthy que je n’avais pas apprécié contrairement à l’ensemble des critiques, nous remet le nez dans la poussière noire.
L’accumulation des déboires d’un père et de sa fille arrêtés en plein désert sur le site d’une mystérieuse mine abandonnée et l’addition de tous les motifs propres à faire monter l’angoisse m’ont incité pourtant à aller au bout des 248 pages pour voir comment l’auteur allait se tirer de ce festival de clichés étouffants. 
« Il vit le puma à la gueule sanglante, la bête tapie dans l'ombre qui les menaçait,
cette bête, c'était lui. »  
Le style conventionnel participe au malaise résolu pourtant dans une conclusion horrifique bien ficelée qui nous sort de la perplexité.
Nous aurons d’autres cauchemars.

vendredi 20 juin 2025

Embrouilles.

L’accumulation des mauvaises nouvelles de notre terre et de ses habitants brouille toutes les pensées.
Merci Trump de surligner en orange notre folie et notre infantilisme.
Alors que nous brûlons, beaucoup versent tellement d’essence sur le brasier que même les pauvres images rhétoriques en sont cramées.
Les forêts flambent, les débats s’enflamment. Les rêveurs de coupe à blanc sont ravis.
La douceur, le commerce agréable sont oubliés avec des injonctions visant en particulier les femmes invitées à se négliger, à ne pas être aimable. Bonhomme, lui va faire de la gonflette.
Bien pâlichon apparaît « Le Petit Prince ». Quand l’ingénu demande un coucher de soleil au roi se vantant de régner sur tout, celui-ci lui répond qu’il faut attendre les circonstances favorables.
Les kings d’aujourd’hui au moment du crépuscule s’acharnent à détruire la planète avant qu’elle s’autodétruise. Leur pouvoir de nuisance est encore du pouvoir !
Il parait que l’histoire des lemmings suicidaires serait une légende, toujours est-il que les références aux falaises et autres murs fatals abondent.
Les rois, enfants, miment la toute puissance alors que l’impuissance les mine.
Quel « dôme de fer » nous protégera du réchauffement qui s’accélère ?
Des internautes insultent les météorologistes qui prévoient des hausses de températures.
Des immeubles sont arasés, des enfants affamés, les intelligences se bouchent.
Ce serait faire preuve de courte vue de considérer la débilité seulement au lointain, spécialement chez les responsables coureurs de clics dans le même peloton que les journalistes. Les intelligents guère raisonnables logent aussi près de nous, en nous.
Je cultive cette propension à revenir vers soi, tellement tendance, pour aller contre ceux qui n’y voient que poutre dans l’œil des voisins. Et au bout de ces nœuds au cerveau, je tire sur mes semblables.
Lorsqu’on se retrouve entre soi nous rafistolons notre toit et partageons nos émois.
Je regrette que les profs soient les seuls à ne plus donner ni leçons ni notes ; celles-ci abondent partout ailleurs.
Est-ce l’effet de l’âge qui me fait considérer le monde, vu en visio-conférence, comme une cour de récréation où les épées ne seraient pas en polystyrène ?
L’instit’ persistant a trop de beaux souvenirs de l’enfance pour ne manier le mot « infantilisme » qu’avec d’infinies précautions, mais je n’ai pas d’autres mots pour qualifier Trump qui n’aime pas lire, défaut rédhibitoire en CM 2.
Nous savons, entre lecteurs, le bonheur de prendre connaissance et de surmonter le temps en énonçant une nuance, en apportant une contribution.
C’est alors que me revient la formule si lointaine de Gébé de Charlie-Hebdo pour envisager le si lointain An 01:
« On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste ».
 Nous ne rions plus. C’était au temps où nous nous croyions intelligents et gentils quand nous lisions les journaux bêtes et méchants : a pu de second degré !
Nous avions mission d’élever les enfants, maintenant tout est rabaissé et les airs-bags explosent. 
« Le désordre est le meilleur serviteur de l'ordre établi. » 
Jean Paul Sartre.

jeudi 19 juin 2025

Orléans # 2

Bon début de journée : Il y a de l’eau chaude pour la douche qui nous réveille agréablement car dehors, une fine bruine tombe  du ciel bas et gris.
Nous laissons la voiture à Orléans, au parking enterré sous le centre commercial les halles châtelet puis nous suivons l’itinéraire pour rejoindre la cathédrale.
Chemin faisant, nous passons devant le musée d’histoire et d’archéologie installé dans le magnifique hôtel Cabu du XVIème siècle. Il occupe une petite place nommée square Abbé-Desnoyer en compagnie de deux autres édifices aux façades ravissantes de la même époque ;
l’une « La maison de la pomme » doit son appellation au fruit représenté dans un cartouche, sur l’autre,
l’hôtel des créneaux, se détache l’inscription « Hôtel de ville »,  à juste titre car il fut le premier d’Orléans.
Avant d’attaquer la moindre visite, nous consommons un expresso assis à l’abri d’un bar face à la Cathédrale. Maintenant, les visites peuvent commencer.
Nous pénétrons dans la cathédrale basilique Sainte Croix  en empruntant l’impressionnant narthex non pas gothique mais néoclassique. Des  plumes et des fientes de pigeons en jonchent le sol, rien ne semble effrayer ces volatiles peu farouches et malpropres.
Nous passons dans la nef.
Trois jeunes filles patientent assises derrière une table et proposent un service de guides. Nous nous offrons l’assistance de l’une d’elles, tarif à notre convenance pour une visite hors groupe.
En premier lieu, la demoiselle nous informe sur l’historique de la Cathédrale Sainte-Croix.
Tout commence au IVème siècle lorsque Saint Euverte évêque d’Orléans a la vision de la main de Dieu bénissant l’édifice.
Cette main avec le 4ème et le 5ème doigts repliés figure sur la clé de voûte de l’abside et sur les stalles du chœur. De ce fait, l’église ne fut jamais consacrée par la main de l’homme puisque Dieu s’en était chargé.
Mais Dieu ne protège pas de tout : le bâtiment subit des dégradations durant les guerres de religions. Les protestants minèrent les quatre piliers du transept et les firent sauter, il ne resta que les murs des chapelles.
En signe d’apaisement, Henri IV s’engagea à aider à la reconstruction et se déplaça pour poser la 1ère pierre
.
Louis XIV  à son tour finança toutes les boiseries dont les stalles du chœur réalisées par Lebrun. Miraculeusement, la Révolution n’induisit que peu de dégâts. Puis aux XVIIIème et XIXème siècles s’ajoutèrent  le narthex la façade et les tours, décorés de colonnes  caractéristiques de cette époque, et affichant peu de signes religieux.
A l’extérieur, l’art gothique s’exprime  dans des arcs boutants, des dentelles de pierre des pinacles cependant la flèche actuelle ne fut élevée qu’en 1858. Quatre anges en haut des tours surveillent la ville.L’intérieur  déploie de belles proportions.
Des bannières et des blasons flottent accrochés aux piliers, Ils colorent la nef, lui confèrent un aspect  moyenâgeux et chevaleresque. 
En bonne place apparait l’oriflamme  portant les armoiries  de Gilles de Rais, plus réputé pour ses crimes que pour sa sainteté, mais bon, il soutint Jeanne la pucelle.
Les chapelles, dont certaines aux murs rescapés, revêtent des peintures du XIXème. Elles imitent les plafonds de la sainte Chapelle à Paris en reprenant le fond bleu et les étoiles.

Consacrée à Jeanne d’Arc, l’une d’entre elle contient une statue de la sainte canonisée longtemps après sa disparition. Deux léopards l’entourent  et symbolisent les Anglais. Revirement de l’histoire, une plaque commémorative remercie les soldats britanniques et américains de leur sacrifice lors de la seconde guerre mondiale.
Pour les vitraux, ils relèvent d’époques différentes. Toute une série raconte en image l’histoire de Jeanne depuis sa révélation perçue à Domrémy jusqu’au bûcher, sous la protection ou du moins les bons conseils de Saint Michel.
Comme souvent en lieu sanctuarisé, l’église accueille les tombes d’évêques (ex : Félix Dupanloup) représentés avec leurs riches attributs de noblesse. 
En l’absence de crypte, ils reposent sous l’édifice.
La visite aurait pu finir ici mais bonne surprise, notre guide dispose des clés  pour ouvrir une porte confidentielle derrière laquelle 252 marches montent jusqu’en haut de des tours.

Après les horaires impartis à l’Office du  tourisme pour des guidages collectifs 

elle nous entraîne  dans une excursion sur les toits, rien que pour nous,
qui me rappelle  notre équipée sur les sommets de la cathédrale de Chartres. 
Nous longeons une galerie surplombant les arcs-boutants et les pinacles, 
côtoyons le clocher riche de 5 cloches,

passons sous la charpente où le sol coïncide avec les voûtes de l’intérieur.
Nous aboutissons sur une plateforme en plein air près du dôme central et de la flèche, face à un panorama intégrant  la ville et ses environs un peu diffus à cause de la météo.
Le diacre nous y rejoint avec un petit groupe de 5 à 6 touristes.Pas au bout de nos découvertes, notre jeune guide se propose de nous montrer si ça nous intéresse la sacristie où subsistent des fresques du temps de Jeanne d’Arc.
Trois ou quatre scènes de la passion du Christ alignées sur fond bleu, certaines plus effacées que d’autres, portent irrémédiablement les traces destructrices des protestants.

Ils se sont acharnés à gratter, à griffer les visages des personnages.
Le diacre passant par là avec sa petite troupe nous invite à poursuivre avec lui 
dans les entrailles de la Cathédrale.

Il nous conduit par une porte invisible découpée dans le bois à l’arrière des stalles. Là, des fouilles archéologiques sont menées pour mettre en évidence les vestiges romains d’une 1ère église,  ainsi que la présence de ruines carolingiennes de style roman identifiable grâce à la base des piliers, des sarcophages, d’un cercueil en plomb. Des trous restent encore à explorer, et des morceaux de mosaïques à dater. En leur temps, les protestants pillèrent les sépultures en espérant récupérer de l’or ; manque de chance, ils en loupèrent une à un mètre près renfermant ce qui constitue le trésor actuellement.

Avec intérêt et reconnaissance nous apprécions cette visite rarement proposée aux visiteurs  et les commentaires passionnants de notre accompagnateur. Nous ne verrons pas les reliques dont celles de la Sainte-croix conservées précieusement dans la salle du Trésor ouverte lors d’horaires restreints (vers 19h aujourd’hui.)
Alors je conclurai cette  visite par quelques remarques concernant :

- la présence et le rayonnement du Roi Soleil en médaillon à l’intérieur comme à l’extérieur, (visible notamment de l’escalier).
la disposition d’une immense croix lumineuse en hauteur, apparente jusqu’au bout de l’Avenue Jeanne d’Arc.

- et les références à Jeanne d’Arc chère au cœur des Orléanais. Ils la comparent aux libérateurs Américains de la 2ème guerre, elle sauva la France en son temps.
Elle plait aussi bien aux conservateurs et au clergé de par sa sainteté, qu’aux républicains pour son esprit patriotique. Ici, elle n’appartient pas à la famille Le Pen.