Accompagné
d’un guide gratuit nous pouvons franchir les grilles de la villa Perrusson.
Malheureusement, de gros gégats dus à l’humidité nécessitent une rénovation de l’intérieur, seuls se visitent
les jardins et l’extérieur.
La famille
Perruson et Desfontaines, céramistes
bourguignons du XIX°siècle, firent
construire cette résidence à côté de leur usine de tuilerie de telle manière
qu’elle puisse servir de vitrine à leur
entreprise.
La façade avec bow windows
exhibe des exemples de motifs colorés en faïence, les toits en tuiles
et la faitière de couleurs émaillées rappellent ceux de Beaune et de
Bourgogne.
Curieusement,
la façade Nord, ordinairement sobre dans n’importe quelle maison, affiche ici des décorations soignées.
Elle
était destinée à être aperçue par les voyageurs des trains qui circulaient à proximité, comme un panneau de publicité
pour de potentiels clients.
Il ne
figure pas sur le catalogue de la firme mais il fut exposé et primé lors d’une
exposition à Paris près de la tour Eiffel.
Par contre
côté sud, pas de fioritures, pas une fenêtre car la façade donne sur l’usine,
il est donc inutile de se « vendre » et de montrer aux ouvriers ce
qu’il se passe chez les patrons.
Du jardin,
aucune documentation ne nous est parvenue ; il a été alors reproduit dans
le style connu de cette époque, à
l’arrière et à l’avant de la villa : plantation d’arbres, mare et espace
gazonné.
Il est
habité temporairement par les sculptures de
céramiques contemporaines de Pablo Castillo. L’artiste a imaginé des
enfants d’ouvriers qui s’approprient les lieux
pour y jouer : enfant et chien, enfant avec lance pierre, enfant
déguisé en indien, fillette en habit du dimanche câlinant un écureuil…
A l’ouest,
une petite orangerie restaurée expose
aujourd’hui des céramiques anciennes
mais aussi un pécheur récompensant les clients les plus dispendieux. Derrière
elle, une barrière sépare l’habitation de l’ancien « potager » et
d’une serre en ruine dont il ne reste que les montants et les arcs
métalliques. Cela permettait à la villa de vivre en autosuffisance. Les
anciennes écuries amputées de leur côté droit
délimitent la fin du terrain cultivé. Elles accueillaient les chevaux
utiles au transport du matériel de
l’usine.
Notre petit
groupe remercie le guide novice, et s’éparpille dès la grille franchie.Nous
trainons un peu près de l’usine délabrée
pour mieux observer les murs ; Ils sont constitués de tuiles défectueuses
recyclées, en carrés alternés de tuiles horizontales et de tuiles verticales.
Un mortier lie le tout, un enduit protège et cache les matériaux. Cette
conception écologique et peu couteuse, offre en plus l’avantage d’obtenir
des murs
isolants.