jeudi 29 octobre 2020

La villa Perrusson. Ecuisses. Saône-et-Loire

Accompagné d’un guide gratuit nous pouvons franchir les grilles de la villa Perrusson.
Malheureusement, de gros gégats dus à l’humidité nécessitent une rénovation de l’intérieur, seuls se visitent les jardins et  l’extérieur.
La famille Perruson et Desfontaines, céramistes bourguignons du XIX°siècle,  firent construire cette résidence à côté de leur usine de tuilerie de telle manière qu’elle  puisse servir de vitrine à leur entreprise. 
La façade avec bow windows  exhibe des exemples de motifs colorés en faïence, les toits en tuiles et  la faitière de couleurs  émaillées rappellent ceux de Beaune et de Bourgogne.
Curieusement, la façade Nord, ordinairement sobre dans n’importe quelle maison,  affiche ici des décorations soignées.
Elle était destinée à être aperçue par les voyageurs des trains qui circulaient  à proximité, comme un panneau de publicité pour de potentiels clients.
Pour la même raison un lanternon, modèle unique, coiffe cette partie de la maison.
Il ne figure pas sur le catalogue de la firme mais il fut exposé et primé lors d’une exposition à Paris près de la tour Eiffel.
Par contre côté sud, pas de fioritures, pas une fenêtre car la façade donne sur l’usine, il est donc inutile de se « vendre » et de montrer aux ouvriers ce qu’il se passe chez les patrons.
Du jardin, aucune documentation ne nous est parvenue ; il a été alors reproduit dans le style  connu de cette époque, à l’arrière et à l’avant de la villa : plantation d’arbres, mare et espace gazonné.
Il est habité temporairement par les sculptures de  céramiques contemporaines de Pablo Castillo. L’artiste a imaginé des enfants d’ouvriers qui s’approprient les lieux  pour y jouer : enfant et chien, enfant avec lance pierre, enfant déguisé en indien, fillette en habit du dimanche câlinant un écureuil…
A l’ouest, une petite orangerie  restaurée expose aujourd’hui des céramiques  anciennes mais aussi un pécheur récompensant les clients les plus dispendieux. Derrière elle, une barrière sépare l’habitation de l’ancien « potager » et d’une serre en ruine dont il  ne  reste que les montants et les arcs métalliques. Cela permettait  à  la villa de vivre en autosuffisance. Les anciennes écuries amputées de leur côté droit  délimitent la fin du terrain cultivé. Elles accueillaient les chevaux utiles  au transport du matériel de l’usine.
Notre petit groupe remercie le guide novice, et s’éparpille dès la grille franchie.Nous trainons un peu  près de l’usine délabrée pour mieux observer les murs ; Ils sont constitués de tuiles défectueuses recyclées,  en carrés alternés de  tuiles horizontales et de tuiles verticales. Un mortier lie le tout, un enduit protège et cache les matériaux. Cette conception écologique et peu couteuse, offre en plus l’avantage d’obtenir des  murs  isolants.

 

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