Marine, dont le parti est arrivé premier aux européennes - que le rouge nous vienne au front - n’a tué
personne. Mais le populisme s’étend dans tous les pays et prend place dans bien des têtes pour attaquer la démocratie.
Des mesures autoritaires appelées par l’urgence climatique seraient sans doute nécessaires, alors que des réfugiés se heurtent aux barbelés des frontières, Covid passé par ici, repassera par là.
Des mesures autoritaires appelées par l’urgence climatique seraient sans doute nécessaires, alors que des réfugiés se heurtent aux barbelés des frontières, Covid passé par ici, repassera par là.
La menace de
l’arrivée du Rassemblement National n’a pas besoin d’attendre la prochaine
présidentielle, car bien des réactions présentes venant de tous les azimuts,
des actions, des réflexions donnent un avant goût d’un pays où la
violence aurait gagné. Quand certains qualifient notre nation de dictature, que disent-ils des
dirigeants de Chine, Russie, Inde, Brésil, E.U, Turquie…?
Tout se
touche : l’hégémonie culturelle mise en évidence par le communiste
Gramsci, que l’extrême droite a lu, est en train de gagner les mœurs de nos
contemporains, et ce n’est pas celle de la fraternité.
L'agressivité
anonyme, jouant de l’amalgame et des passions est omniprésente, amplifiée par
les réseaux, qui esthétisent, hystérisent les comportements les plus funestes. Des cagoulés à chemise noire se disent d’extrême gauche et nourrissent la bête qui se réchauffait avec
eux sur les ronds points.
La barbarie était certes plus manifeste dans les
forêts médiévales que dans les halls d’immeubles de Mistral, cependant quelques
siècles ont passé et les conditions de vie et d’éducation ont évolué parait-il,
qui nous rendent plus sensibles, en tous cas à la cause animale à défaut de
l’humaine condition.
Les mouvements
tapageurs qui emportent les foules ont toujours fait partie du tableau.
La vitesse avec laquelle
s’est diffusé l’article « On se lève. On se casse. On vous
emmerde » de Virginie Despentes interroge.
Elle jouit de sa propre agressivité, mixant tous les sujets, alors que bien sûr
l’organisation du cinéma français mérite débat et que les violeurs doivent être
punis et les harceleurs dénoncés. Par les portes béantes passe tant de monde,
qu’il n’est pas besoin de dégueuler ni de gueuler à ce point !
L’auteure de
« Baise moi » persiste dans l’ignoble qui se rappelle à nos souvenirs
quand après la tuerie de Charlie Hebdo elle écrivait : « J’ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs
victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au
visage. » Les Kouachi remplacent la Christine Willemin de
Duras : « Sublime, forcément sublime ».
Les féministes
traquent les mâles à condition qu’ils soient blancs, leurs soutiens à Mila, ont
été bien timides. Qui s’en souvient ?
Quelques livres
écrits par François Hollande déchirés à l’Université ne sont pas du niveau des
autodafés de 1933 en Allemagne, mais ce geste survenant après des
intimidations, des interdictions dans un milieu où la contradiction fut de
mise, je m’inquiète surtout de la discrétion du bruissement des réseaux à cette occasion. Ils sont bien plus tonitruants lorsqu’il est question d’une récompense de cinéma.
De même qu’à
Grenoble, les incendies d’une église, à l’Hôtel de ville, de la gendarmerie
de Meylan, de véhicules, de locaux d’entreprises, de la station radio France
Bleu … n’ont guère choqué les indignés habituels. Grandes flammes anars font des étincelles chez petites flammes tricolores.
L’anti
parlementarisme a toujours préparé la venue de régimes totalitaires ; chez nous des
parlementaires contribuent au discrédit des institutions.
Le populisme aux
accents de l’Amérique latine rencontre celui de l’Est de l’Europe et les
ressorts sociologiques croisent ceux de la psychologie la plus sommaire,
flattant toutes les paresses, les ressentiments les plus bas : « la haine des médias et de ceux qui
les animent est juste et saine » a dit Mélenchon, un ancien
journaliste. L'indulgence des chroniqueurs qui ont subi une telle diatribe recouvre peut être une conscience de leurs insuffisances. Durant la guerre froide quelque « hyène dactylographe » rodait dans les colonnes mais la formule
parvenue jusqu’à nous, avait choqué.
Pour peu que soient
rappelés des faits historiques ou que des comparaisons s’établissent avec
d’autres contrées, le risque de passer pour un cuistre est automatique. C’est que
le mépris des intellectuels court depuis si longtemps qu’il en est devenu banal.
Les profs s'écrasent souvent, les maîtres ont disparu, les clercs rasent les murs, et il
arrive que des collèges et des maternelles brûlent et que des facs soient
saccagées. Où va-t-on inscrire la devise républicaine si les murs des écoles s’écroulent
et pas seulement symboliquement?
« Le zèle des
amis est parfois plus néfaste que la haine des ennemis. » Schiller.
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