vendredi 21 février 2020

Les territoires conquis de l’islamisme. Bernard Rougier.

En miroir du livre «  Les territoires perdus de la République » paru en 2002, ces 360 pages viennent documenter la dérive de certains courants de l’Islam visant une rupture avec la république française.
Il s’agit d’un  travail universitaire, mené en équipe avec toute la prudence méthodologique habituelle, voire des précisions et des nuances exigeantes qui échappent au lecteur de journaux et magazines que je suis.  
« Au regard de cette étude « granulaire », le jihadisme ne peut plus être pensé comme un épiphénomène résultant de trajectoires individuelles et de radicalisations hasardeuses. Tout au contraire, il s’inscrit dans des ancrages locaux, à la fois enracinés et inaperçus, dont on a cherché à restituer, avec les mots des intéressés, l’épaisseur sociale et idéologique. »
Les enjeux ne sont pas étroitement nationaux bien que des intérêts politiques hexagonaux s’alimentent l’un l’autre: d’un côté jeu sur les peurs avec « Grand remplacement » et de l’autre politique clientéliste et « pas de vague ».
Les familiers de l’aversion envers l’église catholique  qui s’effarouchent à la moindre critique de l’Islam, décelant d’emblée de l’"islamophobie", ne sont pas prêts d’ouvrir les yeux sur la progression des plus radicaux exploitant une acculturation en route depuis des décennies.
Bien que la concurrence existe entre frères musulmans, le mouvement Tabligh, les salafistes et le jihadistes, de véritables écosystèmes islamiques se sont constitués.
Dans des quartiers à Mantes-la-Jolie, Aubervilliers, Toulouse, Argenteuil, Molenbeek, les réseaux islamistes sont très efficaces et pas seulement dans les lieux de culte où les paroles intégristes deviennent hégémoniques mais sur des marchés, dans des restaurants, salles de sport, librairies ou écoles. 
Les prisons constituent le premier des lieux de rencontre entre milieux criminels et terroristes :
la violence est dans son milieu et le contrôle de la norme religieuse est aisé parmi des jeunes disponibles à accepter ce type de rédemption spirituelle, tout en continuant à cultiver leur goût de la dissimulation, la « taqîya ».

...............
Mes petits enfants me dispensent de présence trop assidue devant  mon blog pour une semaine.
Reprise des articles le lundi 24 février.

1 commentaire:

  1. J'aime faire remarquer que la radicalisation ne se trouve pas systématiquement chez autrui, comme on voudrait trop le croire.
    Il y a quelques années je pouvais lire Télérama sans avoir le sentiment de me... dépayser, alors que maintenant, ce n'est plus le cas. Qui s'est radicalisé ? Moi ou... les rédacteurs de Télérama ? Les deux peut-être ? (Il me semble que la raison dicte que les... torts sont toujours partagés dans de tels cas.)
    Pour le recrutement en prison, c'est un phénomène dont témoigne l'histoire des U.S. depuis les années '60, peut-être. N'oublions pas les conversions à l'Islam de Noirs en voie de radicalisation dans les prisons américaines. La radicalisation islamiste avait ? a ? un appel inexorable pour de jeunes hommes dans la force de l'âge qui se trouvent incarcérés, alors que la prison, en "camp pseudo militaire" permet que se tissent des liens, et que se font des rencontres dans un cadre tout particulier, propice à l'engagement. Aux U.S. ce phénomène a eu lieu sans même qu'il y ait une population d'immigration pour le favoriser, d'ailleurs, contrairement à la situation française.
    Le contexte contemporain est propice à l'intégrisme, sous toutes ses formes, et je suppose qu'il est... normal de pouvoir épingler la paille de l'intégrisme chez l'autre en face, en passant à côté de la poutre de son propre intégrisme...
    Quand on bat le tambour pour la tolérance du matin au soir, en montrant des dents qui plus est, je ne sais plus quoi penser. Je suis perplexe. Il y a une expression qui dit "chassez le NATUREL, il revient au galop", et force est de constater que "nous" épinglons toute forme d'agressivité en notre sein, au quotidien, comme une violence impitoyable, injuste, et à exterminer.
    Ce que je sais, c'est que dans le cour des choses, il est normal que les jeunes hommes (et femmes parfois) aient souvent plus d'énergie à dépenser et à canaliser que les plus âges, (surtout si ces derniers ont une famille à charge, et SI LES LIENS FAMILIAUX SONT VALORISES de telle manière qu'on puisse être fiers d'être... PERE de famille, par exemple) et qu'il vaut mieux créer des lieux plein de sens, encadrés par des adultes tutélaires pragmatiques, mais pas cyniques, avec encore beaucoup d'enthousiasme, et d'étoiles dans les yeux pour accompagner cette jeunesse que de camper sur ses positions, et... infantiliser (i.e. mépriser) la jeunesse en se contentant de l'occuper, point basta. (Peut-on créer ces lieux sans désigner d'une manière ou d'une autre des personnes EXTERIEURES qui deviennent des cibles de notre agressivité ? Dans un monde où le dogme de l'amour universel a triomphé, c'est très problématique, voir impossible. Je ne vois pas de solution viable à cette impasse, d'ailleurs.)

    Comme je dis en me répétant, finalement, on ne perd sur des terrains aussi importants QUE ce à quoi on a fini par renoncer, par manque de foi, par lassitude, par peur. Ne peut nous être enlevé QUE ce que nous avons déjà cédé d'avance.
    A qui la faute si l'Islam se présente pour une certaine jeunesse comme un lieu plus empreint.. d'idéal que ceux que "nous" pouvons proposer en lieu et place ?
    La civilisation occidentale a eu raison maintenant du Judaïsme, du Christianisme en tant que RELIGIONS du Livre, les... réduisant ? à des noyaux philosophiques désacralisés (mais soyons suffisamment lucides pour remarquer que le peuple Juif est toujours debout, et... dans des liens communautaires, et identitaires, non pas autour d'une pratique religieuse), et l'avenir de l'Islam en tant que religion du Livre est en jeu maintenant.
    Ça doit être une parole rabbinique qui met en garde contre ce pourquoi on prie, car ça pourrait se réaliser.
    La paix universelle sera-t-elle si belle que ça ? Et fera-t-elle notre bonheur.. intégral ?

    RépondreSupprimer