mercredi 1 octobre 2025

A Aix-en-Provence Cezanne et Niki de Saint Phalle.

 
Difficile d’ignorer en se promenant dans la ville couleur de miel que Cezanne ou Cézanne  et non pas Suzanne comme il fut inscrit un moment sur les registres, en est le roi. 
Nous n’avons pas visité la carrière de Bibémus où il possédait un cabanon,
ni l’atelier des Lauves son dernier lieu de création,
mais nous nous avons apprécié les abords du Jas de Bouffan, 
demeure familiale que Paul Cézanne père de Paul a occupée entre 1859 et 1899.
A cette occasion ne pouvant entrer dans les bâtiments, faute d’avoir retenu une visite guidée, il est temps pour nous de comprendre que désormais pour toute exposition il faut s’inscrire à l’avance.
Heureusement il restait quelques places pour aller le lendemain au musée Granet.
La rétrospective rassemble une centaine de peintures, dessins et aquarelles venues d’Orsay, du Japon, de Suisse, des Etats-Unis.
Les temps ont bien changé depuis la promesse formulée vers 1900 par le conservateur du musée: « Moi vivant, aucun Cezanne n'entrera au musée ! »
Dans la cathédrale saint Sauveur où eurent lieu ses obsèques en 1906, nous avons appris, à l’occasion des journées du patrimoine, que les sept sacrements autour du baptistère avaient été peints par sept de ses contemporains, très connus à l’époque mais oubliés en ce siècle.
Aujourd’hui 3000 personnes par jour se pressent dans les salles de l’ancien prieuré de l’église Saint Jean de Malte depuis le 28 juin jusqu’au 12 octobre.
Le grand salon du jas du Bouffan est reproduit où le jeune peintre s’exerçait directement sur les murs.
Les portraits de ses intimes illustrent une période « couillarde » vigoureuse et sombre comme ses paysages travaillés au couteau qui prendront  paradoxalement plus de lumière après ses séjours parisiens aux influences impressionnistes.
Baigneurs et baigneuses,
joueurs de cartes sont là.
Les compositions de l'annonciateur de l'art moderne en devenant plus structurées annoncent les cubistes, surtout dans les esquisses.
Il demandait à sa femme de « poser comme une pomme ».
Ses natures mortes sont vraiment « still alive », comme on dit au pays d’Apple.
Zola son copain inséparable, lui avait offert un panier de pommes après que Paul l’eut défendu dans la cour de récréation, la discorde vint plus tard.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2025/01/freres-de-cur-serge-legat.html
Niki de Saint Phalle
, elle,  la reine des nanas, est à l’honneur dans le somptueux hôtel du marquis de Comont dont on dit qu’il avait pris à la Provence
« sa plus belle fille, son plus bel hôtel, son plus beau château, et sa plus grosse fortune ».
https://blog-de-guy.blogspot.com/2015/03/niki-de-saint-phalle-la-revanche-des.html
L’ancien mannequin a mis des couleurs à ses colères, des miroirs éclatés aux rondeurs des femmes, des coups de fusils à des jouets, de la fantaisie au bestiaire des contes.
Elle s’est tuée à la tâche après tant de poussières de polyester.
« Ma chance est de ne savoir si peindre ni dessiner. Je suis donc obligée de tout inventer »
Son style pop gueule sous les vernis bariolés mais rend familiers les monstres médiévaux ou nippons. Le lieu raffiné convient parfaitement à ses créatures fantastiques.  
https://blog-de-guy.blogspot.com/2015/11/le-jardin-des-tarots-garavicchio.html
Par ailleurs  à la sortie du charmant petit jardin, un Photomaton enrichi par l’Intelligence artificielle génère des images comme si Steve Mac Curry qui avait photographié une jeune fille afghane au regard vert était derrière l’objectif ou Cézanne et son pinceau instantané, on a le choix. Étonnant !

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