Le journal saisonnier penché au dessus de la cuvette Grenobloise lance quelques
fléchettes de plus à Piolle et Véran, cibles familières, et crache
comme d’habitude dans la soupe tech.
Mais après une pause due justement au côté répétitif de leur
technophobie, je dois reconnaître que leur méfiance salutaire est parfaitement
illustrée dans cette livraison.
La rencontre avec une jeune femme travaillant dans le
département RSE, Responsabilité Sociétale
d’une Entreprise, est poignante, témoignant de nos positions schizophréniques
autour du numérique, surtout quand on y travaille. Visiblement en détresse,
réfugiée derrière une multitude d’écrans, elle participe à la com’ mensongère de
son entreprise, assistant au truandage de l’achat de quotas carbone à des
petites entreprises.
C’est alors que la tentative de tout arrêter survient mais des appels à « quitter les réseaux
sociaux », à éloigner les supercalculateurs financés par les Emirats
Arabes Unis ,ou « débrancher l’IA » paraissent bien vains même si la
vitesse de l’expansion de l’Intelligence Artificielle impressionne et inquiète.
Le retour critique d’une militante regrettant la mise à l’écart
de sympathisants de « Bloquons tout »
par des politiquement corrects explique pour une part l’échec d’une
mobilisation restée dans l’entre-soi.
Un mathématicien, qui a décidé de « relever la tête du guidon connecté », apporte des arguments aux chapitres les plus convaincants
du journal lorsqu’il met en évidence les
hypocrisies d’un monde se payant de mots. Comme lors d’une conférence en « visio »
intitulée « Ecrans quels
effets sur la santé ? » comparée à
« un atelier pour
diabétiques autour d’un bol de fraises Tagada ».
Parmi les trois têtes d’affiche en vue des municipales issues
de « l’éco système de la tech’ » deux d’entre elles ont droit à leur
portrait, mais je pense que Pierre Edouard Cardinal directeur de Minatec du
côté de « Retrouver Grenoble », ne manquera pas d’être habillé dans
le numéro de cet hiver.
Romain Gentil en
bonne place sur la liste « Grenoble capitale citoyenne » se
trouve être responsable d’une start up qui prélevait un pourcentage auprès de
jeunes sur les aides financières obtenues grâce à leurs conseils et qui
maintenant offre à des banques en ligne des moyens pour fidéliser leurs
clients.
Laurence Ruffin, tête
de liste de « l’Union de la gauche écologiste et citoyenne », dirige
la Scop Alma créatrice des logiciels destinés à « optimiser les processus
de fabrication » dans « les systèmes de découpe en tôlerie et soudage
robotisé » autrement dit en langage« Postillon » :
« des logiciels pour que les fabricants de bagnoles, d’avions, de
tanks, de tractopelles ou de plateformes pétrolières se passent de plus en plus
des humains et augmentent leurs bénéfices »
en toute « gouvernance partagée ».
Leur critique de l’hydro-électricité à cause des travaux
envisagés dans le Drac me semble
bien dérisoire, quand par ailleurs ces anti-nucléaires peuvent aussi faire la
fine bouche à propos des panneaux photovoltaïques et sans doutes des éoliennes.
Je partage par contre leur perplexité face à un rapport complaisant
concernant les responsabilités des sociétés qui exploitaient la carrière de la
Rivière dans l’éboulement de juillet
2024.
Les pages centrales faisant part de propos de passants à
propos de l’abstention autour de l’école
Jean Paul Marat à Echirolles qui avait connu moins de 20% de participation aux
dernières municipales sont honnêtes et éclairantes : « ça veut dire quoi l’abstention déjà ? »
Le reportage dans le Sud Grésivaudan où poussent 600 000
noyers fait le tour de la question des effets des pesticides répandus par les nuciculteurs
dans leurs noyeraies en faisant part d’avis contradictoires bien que « Le surnom de vallée de la mort n’est
confirmé par aucune étude scientifique. » Pas facile de prévenir avant de guérir les cancers du sein nombreux à l'ombre des noyers.
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