Le passé reste toujours difficile à enseigner, si bien que ces 220 pages
reliées m'ont parues particulièrement réussies. Le récit très
personnel de l’auteur à destination de son fils se marie parfaitement à
l’histoire de l’humanité.
Le bourguignon avait déjà célébré ses racines et fait part
de son engagement écologiste.
Cette fois, il habille le petit garçon qu’il était en homme
préhistorique, puis prend la toge antique. La renaissance, sa renaissance,
correspond à l’âge du lycée…
Depuis sa naissance en 1969, il a « passé plus
de temps dans les hôpitaux que ses parents et grands parents réunis ».
Mais alors que des apprentis punk gravaient « No
future » sur les pupitres, il disait « Yes » à l’avenir et cite en conclusion, Bruno Latour, le philosophe inquiet de notre inaction face au
changement climatique et au cynisme des plus riches :
« Tout n’est pas
foutu, au contraire… »
Les livres et une campagne à explorer en toute liberté lui
ont permis de surmonter bien des épreuves. Dans une réflexion plus générale,
son optimisme voisine avec la certitude qu’il faudra en passer par des
contraintes comme lors de la crise du COVID (6,54 millions morts dans le monde,
152 000 en France), pour permettre de garder une planète vivable, quand se
dissipera le mantra délétère qui relie « écologie » et « punition ».
S’il n’idéalise pas le passé en remarquant par exemple que
la pollution était plus évidente sur les plages dans les années soixante, il
n’oublie pas les attentats islamistes récents et à propos de l’histoire longue
où il met en évidence les combats féministes, l'auteur nous rappelle
quelques chiffres indispensables : grippe espagnole : entre 40 millions et 50 millions de morts en 1918, seconde guerre mondiale : entre 60 et 70
millions de morts.
Il s’inquiète
toujours du sort des animaux dont il découpait les images quand il était
petit : plus que mille gorilles des montagnes et dix mille panthères nébuleuses, alors le guépard se demande « a quoi sert-il de courir à 110
km/h » ils ne sont plus que 8000.
Il mentionne aussi la progression de la production de
voitures et n’oublie pas Sabrina Salerno « Boys ! Boys !
Boys » : raison et émotion, précision et rêves, contradictions et
convictions.
Il avait noué des rapports fraternels avec Nino Ferrer
et rencontré Robert Badinter pour une bande dessinée
consacrée à Idris sa grand-mère adorée, lui qui n’avait jamais été autorisé à
lire un illustré alors qu’il avait eu accès à Hugo, Zola et Ovide dès qu’il sut
lire.
La
gravité du propos d’une sincérité qui excusera des redites, se comprend
aisément en s’accompagnant de dessins légers aux tons pastel.
Ça a l'air intéressant, mais Bruno et moi n'avons pas tiré les mêmes leçons du Covid. Lors du Covid, j'ai vu éclater l'idéal scientifique, l'idéal médiatique, et éclater encore plus l'idéal de... service dans la civilisation. Ne parlons même pas de "service public", mais de service. Donc, j'ai moins de respect pour ceux qui se disent médecins ou scientifiques que par le passé. Je suis moins encline à prendre leur parole (leur cacophonie ?) comme parole d'Evangile, comme par le passé. Et j'ai constaté que là où j'avais cru, pendant longtemps, à la présence inviolable ? de la Vérité, il y avait... des effets de mode. Et j'ai pris acte de ce constat. Je ne suis pas prête à parler de Vérité quand je constate autant des effets de mode, et la terrible pression de la mode, scientifique, médiatique, médicale, dans nos vies.
RépondreSupprimerPourtant, je ne crois pas être cynique pour deux sous.
Le monde est compliqué...