lundi 6 octobre 2025

Sirāt. Óliver Laxe.

 « Sirāt » qui signifie dans la tradition islamique, le pont entre paradis et enfer, 
se situe en enfer.
D’abord curieux de connaître le monde des rave parties avec le désert comme décor, j’ai mis de côté les invraisemblances du scénario, pour voir un road movie tournant à la fable noire : la fin du monde a commencé et nous nous étourdissons de sons.
Effectivement, pendant 115 minutes, la musique tape aux tympans et de belles images de l’Atlas sautent aux yeux, mais que vient faire ce père perdu avec son fils dans un milieu où des blessés de la vie ont l’honnêteté de ne pas l’accepter jusqu’à ce qu’il paye de l’essence pour avancer ?
Sommes-nous devenus si sourds, qu’il nous faut tant de boum boum, façon grand guignol à la sauce techno ? 
Faut-il que tout sens soit perdu pour que tant d’énergie se dévoie en sautillantes transes et breuvages oublieux ?  
Nous survivons depuis Musset et nous sirotons «  Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ». 
Pourtant il avait écrit d’autres choses : 
« Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses. »

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