sont exposées 150 œuvres d’Alina Czapocznikow, sculptrice
polonaise morte en France en 1973. Libérée des camps de concentration qu'elle a connus depuis ses 15 ans
jusqu’à ses 19 ans, elle s’inscrit à l’école d’art et d’industrie de Prague
puis à l’école des beaux arts de Paris.
De retour en Pologne en 1951, elle
répond à des commandes de l’état.
sa sculpture se
libère du réalisme socialiste : « L’âge difficile ».« L’exhumé »
représente un homme torturé lors des purges staliniennes en Hongrie.
Héritière des surréalistes, innovante comme les artistes
pop, elle avait découvert Rodin et noué une amitié avec Germaine Richier, elle
se défendait d’appartenir à une école, bien que « Tête » puisse entrer
dans la catégorie expressionniste et que la mouvance existentialiste fut déterminante.
Une fragile « Mary Magdalene » renait,
s’envole. Reconnue
dans son pays, elle cherche des formes éclatées en matériaux composites, « Rozłupany ».Ses dessins, ses monotypes accompagnent sa pratique
sculpturale.« Noga »,
moulage de sa propre jambe,
inaugure une période où son corps devient la
matrice de son œuvre.Installée à Paris, elle fréquente avec son
mari Roman Cieslewicz le groupe « Panique » dont l’humour
noir est contagieux. « Bouches en marche »« J’ai été vaincue
par le nouveau miracle, la machine ». « Goldfinger ». Ses « Lampes-bouches » jouent des transparences.Sa « Fiancée folle blanche » fut retirée de la vente dans les années 70 pourtant décoincées.Le « Ventre-coussin » en polyuréthane, destiné à des crèches,
fut
moulé sur le ventre de la compagne de Topor.Son corps «
unique source de toute joie, de toute souffrance, toute vérité »
célèbre
la puissance de l’érotisme et la fragilité de l’existence. L’expérience
concentrationnaire revient avec la « Noyée » où « la
nuit devient femme » comme a
dit Pierre Restany le critique phare du nouveau réalisme.
« Alina sculpte ses ventres dans le
marbre de Michel-Ange ».Dans « Souvenirs » elle inclut dans
du polyester des photographies de Christian Boltanski, de « Twiggy »,
de victimes de la Shoah.Ayant la prémonition de son cancer,
elle suscite
parfois l’incompréhension lorsqu’elle elle distribue des « Tumeurs » à ses
amis. Elle joue avec « Proliférations ».Des « Photosculptures » gardent une trace de ses découvertes masticatoires
en chewing-gum.Après de multiples
autoportraits, des moulages en plâtre dans la série « Herbier »
témoignent de son corps malade jusqu’à la mise en scène de son propre
enterrement « L’enterrement d’Alina ».Sous l’intitulé « Paysages humains » elle avait
exposé le moulage du corps de son fils adopté « Piotr ».
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