samedi 3 mai 2025

Mammifères II. Pierre Mérot.

Un premier volume d’il y a vingt ans avait quelque saveur. 
Mais au bout des 217 pages de celui là, l’écrivain fatigué gâche le travail : 
« Un livre éteint, sans les éclats ni la violence de la jeunesse. » 
Cette livraison du sexagénaire qui se confie à son urologue, à son cardiologue, ne gambade plus beaucoup et ne saute plus guère, quand le « Bukowski de Montmartre » alpague le néophyte en faisant référence à plusieurs reprises à Montaigne du « sauts et gambades ».
Il se repent : 
« … il était bien obligé d’enfiler son masque d’oncle, cruel et ordurier, de faire taire sa charité, son cœur réel, son humanité, on le payait pour ça, la méchanceté, le cynisme, l’horrible drôlerie, la drôlerie expéditive, simplifiante, facile. Etait-il drôle, l’oncle ? Il en doutait. » 
Il fume, se fait sucer, boit quelques bières, va à l’enterrement de Daisy sa maman, avec Riri, Fifi et Loulou et à l’EHPAD voir Donald son papa. L’enfance est partie, et les gros mots ne choquent plus grand monde. La critique du « Monde » indulgente en arrive à lui pardonner ses mollassons  coups de patte envers le politiquement correct. Le professeur toujours en congé, change d’appartement, car les prix sont élevés à Paris, ha bon, heureusement il y a Tinder. 
« Tantôt songeuse comme Raphaël, tantôt passionnée comme un Delacroix, parfois directe comme un trait de Matisse, je recherche mon partenaire d’inspiration pour aller au-delà de l’esquisse et explorer tout en nuances la palette de la vie ».

1 commentaire:

  1. Bof bof bof. Le problème avec le cynisme, conjugué au besoin de tourner la page soi-même, pour avoir l'impression que soi, on tourne la page, bien entendu, est que les cyniques finissent par se lasser du cynisme... Ainsi va le monde.
    Ho hum. Tu t'es dévoué, là. Je préfère retrouver la littérature de ma jeunesse qui était... inspirante.

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