samedi 15 septembre 2012

Mammifères. Pierre Mérot.



Les titres des trois chapitres donnent le ton des 250 pages:
Gastrite érosive,
Dépôt de bilan,
Linge sale.
Tout un programme où s’illustre le lieu commun :
« on ne fait pas de  bonne littérature avec de bons sentiments ».
C’est vache à souhait : le premier  des mammifères est la mère du narrateur, celui-ci recherche dans une consommation excessive d’alcool, le liquide amniotique.
C’est imbibé de la poésie de nuits désespérées.
Les expériences amoureuses sont sans amour.
 « Vous vous mariâtes en septembre. La fête eut lieu chez vos parents naïfs comme l’art du même nom. Elle ressembla à un goûter d’enfants amélioré. Votre épouse désenchantée se tint un peu à l’écart. »
Les métiers qu’il exerce, en dilettante, dans l’édition ou l’éducation nationale, sont seulement des occasions pour des portraits sévères et drôles de nos contemporains.
Comme beaucoup d’écrivains sans illusions ( Muray, Cioran, Houellebeck…) il manie la formule définitive, à profusion :
« Une famille sans raté n’est pas vraiment une famille, car il lui manque un principe qui la conteste et lui donne sa légitimité. » 
« Le travail est l’une des causes essentielles du malheur de l’humanité, l’autre étant l’amour. »
« L’ennui est l’une des libertés majeures que Dieu a concédé aux hommes »
L’écriture tonique rend agréable la lecture de ce roman dépressif.
Ecrit en 2003, il nous venge des sirops New Age, des diapos de toutous enrubannés ou des sourires crispés des marchands de bons sentiments. Jubilatoire et expéditif.

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