jeudi 21 septembre 2023

Les rencontres photographiques. Arles 2023.

 
« Etat de conscience » était le thème de cette année, tellement général qu’il ne dit pas grand-chose de plus que bien des titres de festival qui souvent tirent par les cheveux un fil conducteur.
Et  comme il s’agit de l’état de la planète, le mot «  inconscience » aurait d’avantage convenu.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2022/09/les-rencontres-de-la-photographie-arles.html
Malgré quelques lieux d’exposition fermés  les propositions sont tellement variées que les occasions de « rencontres » ne manquent pas.
les mises en scènes angoissantes de Gregory Crewdson jettent des ponts vers le cinéma 
et le facétieux et poétique Saul Leiter se rappelle de la peinture.
« Tout au loin, d'une couleur autre, dans le velouté d'une lumière interposée, la petite phrase apparaissait, dansante, pastorale, intercalée, épisodique, appartenant à un autre monde. »Marcel Proust.
Près de 500 photos de Diane Arbus présentées de telle étourdissante façon effacent  les frontières entre les portraits de personnes hors normes et « nous ».
Les Cryptoportiques sous la mairie d’Arles étaient le lieu parfait pour présenter des photos de grottes préhistoriques : « La main de l’enfant ».
Les styles varient pour faire connaître les femmes d’une communauté au Mexique,
des travestis américains,
des personnages indiens, ou la recherche de traces d’un exilé iranien d’avant Khomeiny, 
d’un Vénézuélien ou en Palestine...
Au bord du Rhône « Les enfants du fleuve » sont saisis dans leur diversité
et les couleurs mêlées d’ « Insolare » éclatent
autant que quelques poussières magnifiées en leur retour depuis le fond des âges au musée des antiques.
Il a fallu quelques années pour qu’Agnès Varda sorte de l’ordinaire et les polaroids de Wenders apparaissent moins remarquables que d’autres scrapbooks de réalisateurs moins célèbres.
Si aucun photographe nordique n’impressionne, la découverte de Jacques Léonard du temps des humanistes Doisneau, Ronis… nous ancre dans la nostalgie
comme les archives du Studio Rex dans le quartier Belsunce de Marseille et ses « photos pour portefeuilles » de ceux qui avaient quitté leurs pays.
Lorsqu’une artiste sino-malaisienne s’interroge « Simplement parce que vous avez appuyé sur l’obturateur ? » sa question rappelle l’histoire des clic-clac Kodak  et va au-delà des problèmes posés par l’Intelligence Artificielle.
Les innovations qui furent la marque du journal Libération exposées à proximité dans l’abbaye de Montmajour paraissent datées : 50 ans de bons mots et de papier jauni. 

2 commentaires:

  1. Tu m'as l'air bien désabusé! pourtant Crewdson, Varda, Paul Auster...

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  2. J'ai apprécie Léonard dans la filiation des photographes humanistes dont j'ai revu quelques uns avec plaisir au musée Réatu, mais ce sont des anciens comme Leiter et Arbus toujours au top! Les modernes me laissent plus froid. Le travail de Crewdson est fort mais les photos de jeunesse de Varda n'ont rien d'exceptionnel et je n'ai pas vu Auster.

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