L’église « Saint Pierre de Sassenage » première image d’une promenade se déroulant essentiellement dans notre département de l'Isère accompagne la question posée par le théologien conférencier devant
les amis du musée de Grenoble :
« art roman, mystère ou miracle ? »
« On eut dit que
le monde lui-même se secouait pour dépouiller sa vétusté et revêtait de toutes
parts un blanc manteau d’églises. »
Le moine Raoul Glaber date du tournant du millénaire,
l’éclosion de 5 000 églises dont il en reste 1500 du sud de l’Espagne au
nord de la Norvège, alors qu’un nouveau duc de Bourgogne prend le pouvoir.
« L’homme par son
travail met de l’ordre ».
« Enluminure extraite de la bible du croisé ». La distinction de l’art gothique et de l’art roman, coïncidant
avec la diffusion de la langue romane, date du XIX° siècle.Alors que les églises du Sud se protègent du soleil,
la
lumière est un élément structurant à Chalais. Par l’oculus,
l’obscurité recule le 24 juin, jour la naissance de Saint Jean-Baptiste,
Lors des
solstices, un chemin de lumière se dessine à Vezelay .Nés de la règle et du compas, ronds spirituels et carrés
terriens,
composent les façades à Notre dame de Mésage ou sur les
plans à Marnans. Le prieuré orienté vers l’Orient, où se lève le soleil
et non vers Jérusalem, est remarquable aussi par sa voute réinventée depuis que
le savoir faire romain se fut perdu. La nef en berceau avec arcs doubleaux de Saint
Martin du Canigou évite les charpentes que les Sarrazins brulaient
volontiers.
Les lombards avaient apporté leurs compétences jusqu’en Catalogne.
Des arcatures dites « bandes
lombardes » ou lésènes scandent les murs
de L'abbaye Saint-André-de-Sorède.Le rectangle d’or : « Les basiliques monastiques, aussi bien que
les plus simples des prieurés de campagnes, furent construites sur une trame
d’accords mathématiques. Ceux qui les bâtirent voulurent qu’elles fussent des
représentations prophétiques de l’harmonie divine » G.Duby
https://blog-de-guy.blogspot.com/2018/05/le-nombre-dor-eric-mathieu.htmlA Seyssins, les chapiteaux sont
remarquables mais moins historiés que ceux de l'abbaye Saint Michel de Cuxa,
où
le « Bien » sourit d’avoir contenu la bestialité du « Mal ».A Elne est sculpté un épisode
apocryphe : Pierre quitte Rome et rencontre le Christ :
« Où vas-tu, Seigneur ? » (Quo vadis),
« Je vais à Rome me faire crucifier de nouveau »
Pierre retourne
alors à la ville où il sera crucifié la tête en bas.400 noms d’artistes de cette période ont pu être
répertoriés, le plus connu étant le maître de Capestany dont les mains immenses,
les visages puissants portent sa marque. La vierge est présente trois fois dans
ce tympan. Quand l’architecture commande, la sculpture obéit surtout que
l’imitation de la réalité était moins importante que la place à réserver au
ciel.Mais chaque signe compte, Le moulin mystique de Vézelay
ne met pas en scène des meuniers : la meule c'est le Christ, et saint Paul
récupère la farine des Évangiles depuis le grain de l’ancien testament déversé
par Moïse.Sur le linteau
daté précisément de 1020 en l’abbaye
de Saint-Génis-des-Fontaines, auparavant support d'autel où tous
les apôtres étaient présents, le
Christ est assis au bord du monde dans sa mandorle, cicatrice du ciel maintenue
vigoureusement par deux anges.Les cisterciens
répugnaient à toute décoration, mais les sculptures polychromes de Saint Nectaire dans une église
revêtue d’un nouvel enduit rayonnent et les peintures à fresque de Saint
Chef constituent un chef d’œuvre préservé pendant des années
derrière des placards d’archives.Charlemagne de retour de Rome avait imposé les missels en
latin qui vont favoriser les échanges internationaux et permettre les transmissions
de savoirs, atténuer parfois la concurrence entre abbayes.
Pourront résonner
sous les voûtes l'hymne de saint Jean Baptiste à l’origine du nom des notes de
musique :
Ut queant laxis Resonare
fibris Mira gestorum Famuli
tuorum,
Solve polluti labii reatum, Sancte Iohannes.
« Afin que tes fidèles puissent chanter les merveilles de tes
gestes d'une voix détendue, nettoie la faute de leur lèvre souillée, ô Saint
Jean. »
Lumineux ce matin, Guy, et je t'en remercie beaucoup. J'irai visiter cette église à Sassenage, si elle est ouverte à la visite. Elle m'appelle de loin depuis de longues années maintenant, moi qui ai plutôt abandonné la visite des églises ce dernier temps...
RépondreSupprimerJ'ai été très émue en apprenant l'origine des notes de musique dans cette citation, et je vais essayer de répandre cela, car je trouve que c'est très important pour comprendre pourquoi tant d'infidèles ne veulent pas apprendre à lire la musique...
Beaucoup... d'infidèles en ce moment, je trouve, et je ne peux pas me sentir vraiment vertueuse sur ce dossier.