mardi 20 juin 2023

Je reviens vers vous. Olivier Tallec.

 
« Je reviens vers vous »: le plus vite possible car le seul inconvénient de recueil de dessins d’humour au goût de « revenez-y » c’est qu’il ne comporte que 56 pages et on serait même prêts à affronter d’autres expressions commerciales contemporaines : « je vous laisse passer en caisse » et même « je vous souhaite une belle journée » voire « y a pas de souci ». Quelques précisions indispensables donnent le ton : 
« Pour la fabrication de ce livre : 
- 120 hectares de forêt primaire ont été décimés. 
- 25 enfants de moins de dix ans ont réalisé la mise en couleur au Népal.
 - Une secrétaire de rédaction a été harcelée sexuellement par son N+1 pendant 18 mois.
 - Le bilan carbone a été estimé à 21500 kg de CO2.
 Par ailleurs les pages 12, 17 et 28 peuvent contenir des traces de fruits à coque, de maltodextrine et de glutamate. »
L’humour est noir, mais extra-terrestres, vikings, chaperon rouge, loup et poulet à la tête tranchée qui se demande où il a laissé ses lunettes, nous concernent directement : on les a déjà rencontrés. 
Un lapin tente d’arrêter un chien : 
« Posez-vous les vraies questions : de quoi ai-je besoin ? d'amour ? de stabilité ? d'engagement ? ou de ramener un inconnu mort à un maître esclavagiste ? » 
Il est question de réseaux sociaux, de scènes bibliques, d’une mouche collée sur un ruban tue-mouches lisant son horoscope ou d'un papa mexicain couvert de piquants comme son fils qu’il traine vers la maison : 
«  Papa en a marre des cabanes dans les arbres. Papa aimerait que tu regardes la télé comme tous les enfants normaux » 
La mort vient voir le père Noël :« C'est la petite Zoé de la rue Bonaparte à Neuilly-sur-Seine qui m'envoie. Ça fait trois Noël qu'elle demande une PS4, ça fait trois Noël qu'elle se retrouve avec des livres. »

1 commentaire:

  1. C'est très noir. Par certains côtés, ça me fait penser à Voutch...
    Pour les expressions commerciales, je suis perplexe : il me semble que le vrai problème quand vous allez sur "amazon", ou que vous écoutez un inconnu dans la rue, c'est de constater que tout, mais tout, se présente à nous maintenant sous forme de produit. Pour un monothéisme, c'est un sacré monothéisme, mais pas très... engageant, de mon point de vue.
    Mais je suis partante pour l'humour des rabbins à la veille du pogrom. Lui aussi est une consolation.

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