"Le Crocodile trompeur", c'est Enée obligé par Jupiter de
partir en Italie, il pleure son amoureuse Didon, la reine de Carthage.
Il
s’agit d’un opéra de Purcell : Didon et Enée, où heureusement advient la
musique après mimes et clowneries en costard qui ont beaucoup trop duré à mon
avis après un conteur nous entretenant des rapports entre planètes, chiffres et
êtres, dont il est difficile de voir le rapport avec la tragédie.
Les musiciens interviennent brièvement avant une exploration
du corps au moment de la passion amoureuse d’où une amplification des
battements du cœur puisqu’il est question de l’organe où pulsent les passions.
Des trucs de ce spectacle de dix ans d’âge ont été repris
par trop de compagnies : monologue devant la salle allumée,
acteurs qui passent parmi les spectateurs, décor de gravats et lustre, pouf à
roulettes et tapis emmêlé, farine qui tombe des cintres, tête de biche en
trophée.
Le chef d’orchestre embarrassé par ses chaussures de ski était au
diapason d’un public grenoblois pas forcément aussi dégourdi que
l’acrobate contre-ténor, le bras en écharpe.
Et puis après tant d’absurdités, le dilemme entre la passion
et le devoir est quand même habilement traité avec un maître de cérémonie mettant
dans la bouche de la belle Didon et du beau Enée ce qu’ils devraient dire. Et
là s’expriment enfin les chanteurs, réconciliant les rieurs qui ont peut être
reconnu les Monty Python et ceux que la musique baroque matinée de jazz a ému.
Heureusement que je n'y étais pas.
RépondreSupprimerJe ne comprends pas pourquoi "nous" nous obstinons à proclamer avec tant de fracas que nous ne nous sentons pas à la hauteur de nos Anciens. Je ne comprends pas notre passion à nous... démarquer ? d'eux, d'essayer de les rapetisser pour les sentir à notre hauteur ?
Cela me donne envie d'écouter des disques, et pas me déplacer pour les mises en scènes aussi indigestes et... indignes qui m'indignent.