samedi 24 juin 2023

Journal. Jules Renard.

L’ouvrage est tellement cité que j’ai voulu aller voir dans les 325 pages où gisent tant de formules nerveuses, mais après avoir croisé quelques pépites, il me reste l’impression de n’avoir attrapé que quelques brèves de comptoir, fin XIX°.
Oui bien sûr, j’ai connu dans ma jeunesse, les bigotes, comme on n’en fait plus : 
« Elles couchent avec Dieu le dimanche, et le trompent toute la semaine ». 
 Et l’humour noir sera toujours à la mode : 
« Pendant la guerre, un homme se résigne à manger son chien, regarde les os qu’il laisse et dit :
- Pauvre Médor ! Comme il se serait régalé. » 
Quand un orage éclate, subsistent quelques moments de poésie et de modestie: 
« Un combat de nuages. Quelques-uns reviennent comme blessés, vidés. Des petits se sauvent, puis y retournent. Une armée nombreuse et épaisse de pluie accourt de là-bas. Et cela devient si impressionnant que le carnet se ferme sur le crayon. » 
La page consacrée à la ville et à la campagne peut être riche, il partageait son temps entre les deux :
« De mon village je peux regarder l’âme humaine et la fourmi. »
« C’est en pleine ville qu’on écrit les plus belles pages sur la campagne. »
Mais ses réflexions à propos des femmes, vraiment lourdes, pèsent sur mon jugement : 
« Comme des ciseaux, la femme, avec ses cuisses qui s'ouvrent, coupe les gerbes de nos désirs. » 
Pourtant en souvenir de pages bouleversantes, je garde l’auteur de « Poil de Carotte » parmi mes auteurs favoris même s’il se regarde écrire : 
« …ce que je viens d’écrire n’est déjà plus ce que je voulais écrire. » 
 « Le mot le plus vrai, le plus exact, le mieux rempli de sens, c'est le mot « rien ». »
« Quand je pense à tous les livres qu’il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux. » 

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