L’ouvrage est tellement cité que j’ai voulu aller voir dans
les 325 pages où gisent tant de formules nerveuses, mais après avoir croisé
quelques pépites, il me reste l’impression de n’avoir attrapé que quelques
brèves de comptoir, fin XIX°.
Oui bien sûr, j’ai connu dans ma jeunesse, les bigotes, comme
on n’en fait plus :
« Elles couchent
avec Dieu le dimanche, et le trompent toute la semaine ».
Et l’humour noir sera
toujours à la mode :
« Pendant la
guerre, un homme se résigne à manger son chien, regarde les os qu’il laisse et
dit :
- Pauvre Médor !
Comme il se serait régalé. »
Quand un orage éclate, subsistent quelques moments de poésie
et de modestie:
« Un combat de
nuages. Quelques-uns reviennent comme blessés, vidés. Des petits se sauvent,
puis y retournent. Une armée nombreuse et épaisse de pluie accourt de là-bas.
Et cela devient si impressionnant que le carnet se ferme sur le crayon. »
La page consacrée à la ville et à la campagne peut être
riche, il partageait son temps entre les deux :
« De mon village
je peux regarder l’âme humaine et la fourmi. »
« C’est en pleine
ville qu’on écrit les plus belles pages sur la campagne. »
Mais ses réflexions à propos des femmes, vraiment lourdes,
pèsent sur mon jugement :
« Comme des ciseaux,
la femme, avec ses cuisses qui s'ouvrent, coupe les gerbes de nos
désirs. »
Pourtant en souvenir de pages bouleversantes, je garde
l’auteur de « Poil de Carotte » parmi mes auteurs favoris même s’il
se regarde écrire :
« …ce que je
viens d’écrire n’est déjà plus ce que je voulais écrire. »
« Le mot le plus
vrai, le plus exact, le mieux rempli de sens, c'est le mot « rien ». »
« Quand je pense
à tous les livres qu’il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore
heureux. »
Merci pour les citations. Poétiques et croustillantes.
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