dimanche 21 mai 2023

La belle au bois dormant. Marcos Morau.

Le sommeil dont il est question dans le conte de Perrault est réenchanté par le chorégraphe catalan qui rend beau même les cauchemars.
Adieu fuseau endormeur, nous pénétrons dans le temps, les songes, notre temps préoccupé. 
Nous échappons à une trop insistante interprétation woke autour d’un baiser salvateur non consenti et sommes emmenés autour de la musique de Tchaïkovski entrecoupée d'habituels sons discordants, dans un univers créatif d’une richesse et d’une force qui ne se démentent pas tout au long de cette heure et demie. 
Les éclairages sont magnifiques, les mouvements passant de l’indifférenciation initiale à la vitalité affolée des 15 danseurs courant pour 150 réconcilient avec les formes contemporaines. 
Les souples robes à crinoline comme des corolles permettent de douces fusions et des déplacements rêveurs. Les gestes mécaniques du début s’effacent pour la découverte de silhouettes rappelant quelques béguines ou les rondeurs des ménines, avant que des pantins apparaissent et que l’angoisse monte lorsque des corps se désarticulent et que fuient interminablement les danseurs dépouillés petit à petit de leurs atours.

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