vendredi 19 mai 2023

Coup de chaud.

Le bloggeur hebdomadaire serait bien ridicule s’il prétendait échapper aux faiblesses des débats ambiants et des redites. 
Les mots s’usent : «  changement »  ne vit plus qu’accolé à «  climatique ». L'expression qui accompagne toute vie a pris un coup de chaud. 
Le neuf n'est plus bien porté, la nouveauté suspecte,  le conservatisme devient de plus en plus costaud sous des atours divers : SUV d’un côté, dreadlocks de l’autre, BFM télé et Télérama. La déploration envers le temps présent se paralyse sous les populismes bigarrés brun, rouge, brun-rouge. 
Depuis la dernière fois que l’étranger installa à Vichy une extrême droite, les valeurs du dernier triptyque qu’elle inscrivit sur les timbres ont  pris de sérieux coups de vieux : 
« travail, famille, patrie », flageolent. Et on nous fait le coup de la nouveauté !
A écouter ceux qui se plaignent de ne pas être écoutés, le mieux serait de ne rien faire,
et ainsi satisfaire les conservateurs de toujours et les squatteurs hirsutes aux imaginaires chérissant l’âge d’avant l’agriculture.
En ce moment, le courage passe pour de l’autoritarisme, la vision à long terme pour de l’arrogance. 
Les loups sont plus respectés que les beaufs, les humains perdent leur instinct de survie et se bouffent entre eux.
On prête une âme aux choses et ce sont elles qui ont pris la main, la toute puissance humaine efficace dans la malfaisance parait bien faible dans la réparation.
Les bouleversements de la Nature accélérés par l’homme n’évoluent pas en bien malgré la bonne volonté médiatique adossée à une radicalité militante.
CO2 et particules fines nous filent entre les doigts, les espaces infinis qui effrayèrent Pascal ne sont plus silencieux : les températures ont beau s’afficher à toutes les devantures, la fièvre climatique ne retombe pas.
Le rideau de fer est de retour après un cycle d’évènements initiés par l’explosion de tours jumelles. Quand s’oublie aussi facilement la mort de Samuel Paty, les excès des plus fanatiques peuvent se réactiver. Nous avions ignoré si longtemps les religions dans nos conversations, emportés par le déclin de l’une et ignorant l’essor de l’autre, que nous réévaluons peut être avec excès leur impact. 
Le sempiternel remord de missions pédagogiques ratées, dévoyées, peut se consoler en constatant un paysage éducatif loin d’être uniforme. Le zèle pour élever correctement ses enfants sans soda ni  trop écrans est proportionnel au renoncement d’autres qui s’en remettent aux autres pour dire non, voire qui ont abandonné toute ambition de transmission en n’ayant aucun héritier.
Une taille des familles raisonnable que ni le Hamas ni les orthodoxes juifs ne recommandent n’est pas audible non plus chez les affolés solitaires qui pensent que la civilisation s’arrêtera avec eux. 
En attendant ces ambiances apocalyptiques familières des jeux vidéos, des domaines essentiels comme le transport où des mesures efficaces sont à portée de décision voient la diversité des intérêts particuliers entraver toute évolution réalisable.  Les parts de marché du fret ferroviaire s’effondrent : on ne peut pas dire que les grèves à répétition n’y sont pour rien au risque de confirmer l’irresponsabilité des agents du service public. Les Zones à Faible Emission (ZFE) sont en route, mais empêchées y compris par ceux qui ne cessent de mépriser les automobilistes pouvant bien leur rendre leur dédain quand est dérangé le développement du rail entre Lyon et Turin. 
Nomade ou sédentaire. La construction de maisons se heurte aux égoïsmes limités au seuil des portes, villas témoins de nos difficultés à envisager un avenir allant au-delà d’une paire de kilomètres en vélo électrique. 
« Si le feu brûlait ma maison, qu’emporterais-je ?
J’aimerais emporter le feu... » Jean Cocteau

1 commentaire:

  1. Ça ne t'est pas arrivé de lire des textes historiques sur les croyances de nos ancêtres, et de te dire "mais comment diable ont-il pu croire ça ; c'est trop fou/bête ?" etc.
    L'effet du confort de l'après coup est impressionnant, et fait oublier combien nous sépare des gens qui vivaient leur époque sans après coup, comme nous, on est en train de vivre la nôtre.
    Petit rappel pour les petites maisons : je crois que l'idée d'avoir sa petite maison.. individuelle pour sa (petite) famille, et un petit lopin de terre pour faire son potager, et vivre en... semi autonomie ? reste un rêve puissant pour l'humanité, pour sa classe... moyenne. Cet idéal est le moteur de ce qui fait encore carburer les U.S., et il s'est exercé sur les populations européennes, et continue à s'exercer, d'ailleurs. Toujours... les étoiles dans les yeux, malgré les démentis qu'infligent les informations.
    Ainsi va l'Homme !

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