J’ai apprécié les
biographies croisées de deux grands hommes de l’histoire de France, alors
qu’imprégné de l’ironie du Canard enchaîné, je n’ai su bien les comprendre de
leur vivant, puisque déjà les statues se déboulonnaient avant même d’être
installées.
« Alors que le
général de Gaulle et lui s’apprêtent à se rencontrer, c’est essentiellement la
France, et l’idée qu’ils s’en font qui permet que se noue cette amitié fidèle
et loyale. »
Celui qui a haussé la France au dessus d’elle même a dit de
l’auteur de « La condition humaine » :
« La présence à
mes côtés de cet ami génial, fervent des hautes destinées, me donne
l'impression que, par là, je suis couvert du terre-à-terre. L'idée que se fait
de moi cet incomparable témoin contribue à m'affermir. Je sais que, dans le
débat, quand le sujet est grave, son fulgurant jugement m'aidera à dissiper les
ombres. »
Leurs lumineuses intuitions connues de tous viennent de loin :
l’appel du 18 juin est l’aboutissement d’une démarche originale, obstinée,
engagée depuis des années et l’invention du ministère des affaires culturelles,
l’affaire d’une vie.
« André prit
conscience de ce qu’un ensemble d’hommes n’était pas la somme des individus qui
le composait mais un élément nouveau qui les dépasse. »
« Le général de Gaulle
fait son entrée dans Paris et, avec lui, l’honneur de la France maintenu à bout
de bras depuis quatre années comme un invincible songe. »
Les citations de citations ne manqueraient pas quand se
mesure la force des mots chez ces personnages si différents mais dialoguant sur
les mêmes hauteurs quand il est question de politique et qu’il s’agit rien
moins:
« de refaire
l’Etat, de stabiliser la monnaie, d’en finir avec le colonialisme ».
Au moment du débarquement :
« La bataille suprême est engagée… c'est la bataille de France, et
c'est la bataille de la France … derrière le nuage si lourd de notre sang et de
nos larmes, voici que reparait le soleil de notre grandeur. »
En écoutant ces mots, Winston
Churchill, à la surprise de ses collaborateurs réunis autour de lui,
pleure :
«Grand lard, vous n’avez donc pas de sensibilité ? »
grogne-t-il à l’adresse du général Ismay… »
Plutôt que revenir sur le plus beau des discours, celui de
l’entrée au Panthéon de Jean Moulin, où ceux pour les inaugurations des maisons
de la culture quand de hautes pensées s’élèvent :
un extrait du discours pour les funérailles de Le
Corbusier :
« … aucun n'a
signifié avec une telle force la révolution de l'architecture, parce qu'aucun
n'a été si longtemps, si patiemment insulté. La gloire trouve à travers
l'outrage son suprême éclat, et cette gloire-là s'adressait à une œuvre plus
qu'à une personne, qui s'y prêtait peu. »
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