samedi 27 mai 2023

André Malraux- Charles de Gaulle : une histoire, deux légendes. Alexandre Duval-Stalla.

J’ai apprécié les biographies croisées de deux grands hommes de l’histoire de France, alors qu’imprégné de l’ironie du Canard enchaîné, je n’ai su bien les comprendre de leur vivant, puisque déjà les statues se déboulonnaient avant même d’être installées. 
« Alors que le général de Gaulle et lui s’apprêtent à se rencontrer, c’est essentiellement la France, et l’idée qu’ils s’en font qui permet que se noue cette amitié fidèle et loyale. »
Celui qui a haussé la France au dessus d’elle même a dit de l’auteur de « La condition humaine » : 
« La présence à mes côtés de cet ami génial, fervent des hautes destinées, me donne l'impression que, par là, je suis couvert du terre-à-terre. L'idée que se fait de moi cet incomparable témoin contribue à m'affermir. Je sais que, dans le débat, quand le sujet est grave, son fulgurant jugement m'aidera à dissiper les ombres. » 
Leurs lumineuses intuitions connues de tous viennent de loin : l’appel du 18 juin est l’aboutissement d’une démarche originale, obstinée, engagée depuis des années et l’invention du ministère des affaires culturelles, l’affaire d’une vie. 
« André prit conscience de ce qu’un ensemble d’hommes n’était pas la somme des individus qui le composait mais un élément nouveau qui les dépasse. »
« Le général de Gaulle fait son entrée dans Paris et, avec lui, l’honneur de la France maintenu à bout de bras depuis quatre années comme un invincible songe. »
Les citations de citations ne manqueraient pas quand se mesure la force des mots chez ces personnages si différents mais dialoguant sur les mêmes hauteurs quand il est question de politique et qu’il s’agit rien moins: 
« de refaire l’Etat, de stabiliser la monnaie, d’en finir avec le colonialisme ». 
Au moment du débarquement :  
« La bataille suprême est engagée… c'est la bataille de France, et c'est la bataille de la France … derrière le nuage si lourd de notre sang et de nos larmes, voici que reparait le soleil de notre grandeur. »
En écoutant ces mots, Winston Churchill, à la surprise de ses collaborateurs réunis autour de lui, pleure : 
«Grand lard, vous n’avez donc pas de sensibilité ? » grogne-t-il à l’adresse du général Ismay… » 
Plutôt que revenir sur le plus beau des discours, celui de l’entrée au Panthéon de Jean Moulin, où ceux pour les inaugurations des maisons de la culture quand de hautes pensées s’élèvent : 
un extrait du discours pour les funérailles de Le Corbusier :
« … aucun n'a signifié avec une telle force la révolution de l'architecture, parce qu'aucun n'a été si longtemps, si patiemment insulté. La gloire trouve à travers l'outrage son suprême éclat, et cette gloire-là s'adressait à une œuvre plus qu'à une personne, qui s'y prêtait peu. »

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