dimanche 19 mars 2023

Pli. Inbal Ben Haim.

Sur le papier, le projet de jouer sur la fragilité et la solidité du papier était original.
Ce matériau inusité au cirque permet de beaux tableaux quand l’acrobate joue d’un écheveau se déchirant au cours de sa performance aérienne ou lorsqu’elle traverse des bandes ondoyantes et vulnérables.
Mais je n’ai pas perçu une cohérence entre ces séquences apposées.
La bonne idée d’un corps se libérant de sa chrysalide made chez Arjowiggins aurait pu figurer au début, plutôt qu’au cours d’une déambulation interminable entre l’auteur et deux machinistes aux airs pénétrés avant que s’exprime la virtuosité de l’artiste.
Les rouleaux se déroulent, de beaux et amples rubans se froissent, s’assemblent, se recouvrent en vagues, en dunes, en pouf.
Mais la poésie s’évapore quand elle est soulignée. L’intervention d’un manipulateur agitant une planche pour animer des lanières comme pour activer un barbecue casse le délicat équilibre qui convenait à une musique minimaliste.
Ce spectacle aurait pu convenir au Festival International de Spectacles Jeunes Publics , « Au bonheur des mômes »,là où le partage des sensations élémentaires est plus facile dans des jauges plus intimes que dans ce dit « Grand » théâtre de Grenoble aussi désuet dedans que disgracieux dehors. 
Le centre chorégraphique de Grenoble où l’auteur était en résidence m’a paru avant tout circassien plutôt que dansant.
Cette heure aurait pu être plus consistante en étant plus ramassée, avec plus de rythme, de liens, alors elle éviterait les facilités d’un jugement qui n’aurait retenu qu’une esthétique de carton pâte. 

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