mercredi 22 mars 2023

Angoulême # 5

A Angoulême, l’art ne se réduit pas à la BD.
Son musée dispose de riches collections d’importance internationale.
Bien installé dans le palais épiscopal, il jouxte le chevet de la magnifique cathédrale romane de Saint Pierre qui, bien nettoyée et restaurée, met en scène des personnages et des têtes sculptées originaux.
Certains y voient une BD du moyen-âge, évidemment. Malheureusement, il faut s’inscrire pour bénéficier d’une visite obligatoirement guidée à l’intérieur, complète aujourd’hui (25 personnes), car le trésor nouvellement pensé attire les visiteurs.
Tant pis, nous  prenons plaisir à observer les têtes plus ou moins démoniaques, grimaçantes  déformées, toutes différentes, en modillons  (ou corbeaux : petits blocs de pierre généralement sculptés semblant soutenir une corniche) alignées régulièrement  sous les avancées de toit. Nous pouvons les admirer du petit jardin devant le musée mais aussi une fois dans le musée par de grandes verrières modernes, en bénéficiant d’une grande proximité quant à la hauteur et la distance.
Le musée occupe 3 étages dédiés à 3 collections majeures : l’archéologie de la Charente, les arts d’Afrique et d’Océanie, et l’art occidental.
- Au  rez-de-chaussée, nous pensions « glisser » sur la préhistoire en Charente.
Mais la superbe muséographie et la technologie rendent la visite passionnante.
Devant les vitrines, des lunettes mises à disposition transforment en réalité virtuelle des environnements et des animaux existants il y a des millénaires pour une immersion réaliste en 3D.
D’autre part, des objets provenant de fouilles s’insèrent dans des fausses cavernes ou des rochers.
Pour démontrer l’ingéniosité de nos ancêtres, une vidéo présente trois sites funéraires dans lesquelles apparaissent déjà des techniques évoluées : une porte sur gond, une chambre funéraire délimitée par de gros blocs et des vestibules avec des blocs similaires mais soudés avec des pierres. Et cela bien avant la construction des pyramides…
- Le 1er étage nous transporte au Maghreb, chez les Touaregs en Afrique noire ou en Océanie: cette invitation au voyage passe par la richesse d’objets de la vie quotidienne, de masques ou de sculptures rituelles aux allures souvent inédites et imaginatives.
Oui, le musée peut s’enorgueillir de posséder l’une des plus importantes collections relatives à ces cultures en France.
Bienvenue dans ce contexte, l’exposition temporaire « Tarz, broder au Maroc hier et aujourd’hui » dévoile le magnifique travail d’un art « pour détendre ».
Les broderies des tissus classées par villes ou régions rivalisent de finesse, de minutie dans une grande variété de points et de couleurs souvent vives.
Elles ornent des chemises, des vêtements ou encore de longues bandes déroulées, elles participent à l’embellissement des intérieurs.
- Au 2ème étage, nous pénétrons dans la partie « beaux-Arts ».
Nous y découvrons des tableaux dont des parodies entourent  le buste de Hergé érigé au centre-ville et qui nous avaient intrigués.
Concernant le fond muséal de peintures plutôt modeste, il est composé de Corot mais surtout  d’artistes locaux. Nous pouvons nous promener en barque  sur la Charente tout en voyageant dans l’histoire d’Angoulême face à un tableau et grâce à des lunettes 3D virtuelles.
Nous retiendrons quelques sculptures sympas et une toile monumentale d’Etienne- Barthélemy Garnier (1759-1849) : La consternation de la famille Priam.
En sortant, nous ne comprenons pas pourquoi l’employé de l’Office du tourisme ne nous a pas plus recommandé et vanté ce lieu culturel, de grande qualité à tous points de vue et s’adressant à toutes sortes de publics.
Nous  exprimons notre plaisir à l’employé de l’entrée, lors d’une petite conversation suite à l’achat d’un masque en carton d’inspiration africaine à monter soi-même.
Sur le chemin du retour vers la voiture, nous nous contentons de voir quelques photos sur l’hôtel de ville, logé dans le château mais accessible seulement pour des démarches administratives donc fermé au tourisme. Puis nous redescendons à pied vers la voiture.
Nous nous arrêtons à un énorme Leclerc à  l’Isle de l’Espagnac pour quelques emplettes destinées à notre repas de ce soir. Le pineau, acheté pour A. qui arrose mes plantes nous sert d’apéro, nous vivons un joyeux moment face à nos plats cuisinés et une bouteille de Bordeaux  sous la brise légère de la terrasse, après  un échange avec M-T.  notre logeuse sur son jardin et sa pratique du pergamano.

1 commentaire:

  1. Jolie visite. Je retiens le musée, tout en sachant que nous ne faisons que traverser Angoulême (et encore pas toujours...) lors de nos déplacements...

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