mercredi 8 mars 2023

Angoulême # 3

Nous ne gagnons pas directement l’autre rive, 
nous nous arrêtons d’abord au musée du papier installé dans l’ancienne usine de papier à cigarette « Nil » implanté en partie dans l’eau.
En bas du bâtiment, le musée propose une exposition sur l’énergie hydraulique s’étendant au milieu des roues à eau et des écluses de l’ancienne usine.
Des vitrines protègent des outils, des pièces mécaniques, ainsi que toutes sortes de papier. 
Nous pouvons aussi voir une vidéo sur la fabrication de cette matière à partir de tissus. 
Le 1er étage valorise  les créations en papier de tous genres.
Certaines nous surprennent comme ces bustes de Marguerite d’Angoulême ou de  François 1er qui imitent la pierre à s’y méprendre et nous restons admiratifs devant le petit manège d’un artiste australien tout en finesse, ou  encore devant ce jeune ado avec un cheval.
Nous changeons de musée pour celui tout proche de l’image, nommé Vaisseau Moebius.
Premier lieu à accueillir la cité internationale de la BD et de l’image, ce musée a perdu de son importance depuis que les chais Magelis le concurrencent  et il en devient presque la succursale. Il faut avouer que ce bâtiment tout en verre et armatures métalliques de l’architecte Castro vieillit, il marque son temps, tant par l’esthétique que par les matériaux ternis. Actuellement, une bibliothèque occupe ses locaux, et des expositions temporaires continuent de s’y tenir.
« Carnets de campagne »  à l’initiative de Mathieu Sapin est l’une d’elles. Ce dessinateur de BD a convaincu cinq autrices et auteurs (Kokopello, Morgan Navarro, Dorothée de Monfreid, Louison et Lara) de raconter les coulisses de la campagne présidentielle de 2022 en suivant chacun un candidat, à travers une soixantaine de planches et des pages de croquis.
Nous quittons la pénombre de la salle noire avec l’envie de nous dégourdir un peu les pattes le long de la Charente. Nous retraversons la passerelle Hugo Pratt jusqu’aux chais où nous découvrons un sentier arboré au bord de l’eau. Des gens se prélassent sur l’herbe, d’autres tentent la baignade. Lorsque l’environnement devient moins plaisant, nous changeons de rive grâce à la passerelle de Bourgines, nous flânons sur le quai besson Bey. Des cygnes blancs, d’autres bruns / gris et duveteux  barbotent et s’approchent  en quête de pain de nourriture  ou de compagnie voire peut être de soin pour celui dont le bec est transpercé par un hameçon dont il n’arrive pas à se débarrasser. Nous cherchons la FRAC, tellement insignifiante que même les jeunes de l’école presque mitoyenne n’en connaissent pas l’emplacement ! Il faut dire que pas grand-chose à l’extérieur ne laisse présager de son existence. A l’intérieur, un jeune homme  nous accueille, il a pleinement le temps de nous expliquer les expositions  dans des salles vides de public. Nous  appréhendons des œuvres :
- de Skart, un collectif de femmes serbes mêlant broderies et textes,
- de Kristina Solomoukha, ukrainienne,  proposant des paysages périurbains brodés au point lancé ,
- de Christelle Familiari exposant ses « objets en laine » qui se réduisent à des slips féminins et masculins tricotés ou réalisés au crochet avec des ouvertures bien placées pour favoriser des pénétrations sexuelles imaginés
- ou encore des cagoules tricotées.
- En dehors des ouvrages de dames, des vitrines hébergent des textes allemands recueillis par Agnès Geofffray dont il faut aller chercher la traduction sur un site du net et savoir qu’ils correspondraient à des messages subversifs glissés dans les poches des soldats germaniques en 1940.
- A l’étage  un film monotone s’éternise sur un champ travaillé par un tracteur, que nous ne regardons pas plus de 2 minutes.
- Les productions des autres artistes présentées, toutes femmes, Raymonde Arcier (Patriarcat) Fabienne Audéoud (shoes sales),  Vava Dudu, Nadira Husain Ingrid Luche, Béatrice Lussol Zora Mann et Roberta Marrero  suscitent encore moins notre intérêt.
Pour pallier notre déconvenue et retrouver un peu de légèreté, nous prenons la voiture afin d’accéder à trois murs excentrés  peints par des dessinateurs de BD: 
Boule et Bill, le guitariste de Loustal en plein rond- point
et les héros de la BD de Erro situés dans un quartier populaire.
Après cela, comme  l’heure de diner approche, nous regagnons le centre-ville, nous marchons entre les terrasses bondées d’amateurs d’apéro puis nous asseyons à notre tour au « Lieu-dit », face à une assiette de charcuterie et une assiette de fromage. Malheureusement la soirée ne se termine pas de manière très agréable, car le patron du restaurant se montre assez désinvolte et déplaisant suite à une panne de sa base de CB : contrairement à l’adage, le client n’est pas roi…
Nous nous accordons une promenade jusqu’au panorama derrière l’hôtel de ville, qui offre une belle vue en hauteur  sur la Charente et la rive opposée.
Nous en profitons pour dénicher encore quelques murs illustrés par les héros de notre enfance : Natacha, les coulisses du théâtre de Berbérian, le Baron noir, Pétillon, le buste en bronze de Hergé,
et éclairés Gaston Lagaffe et Prunelle bien planqués, inconnus des jeunes auxquels on s’adresse pour les localiser. Autre curiosité et hommage à la BD, partout dans le centre- ville le nom des rues s’affiche sur des plaques en forme de bulles.
Il est 22h30, nous rentrons.

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