mardi 21 mars 2023

Révolution. Livre 2. Grouazel Locard.

Deuxième livraison après le volume intitulé « Liberté », titré « Egalité » comme le prochain de la série à qui il faudra également 300 pages pour embrasser l'Histoire de ce XVIII° siècle finissant. 
De nouveaux personnages apparaissent dans le tourbillon des évènements racontés depuis l’assemblée constituante, des ateliers de charité, dans les rangs de la garde nationale ou dans les clubs, chez les nobles, les bourgeois, les miséreux, aux Tuileries et en province.
L’importance de la presse est rappelée, même si le satirique «  Cadet Lampin » n’est qu’une fiction dynamique, «  L’ami du peuple », lui, a bien existé, représentatif du mélange de réalité et de romanesque dans un ensemble parfaitement documenté.
Les dessins des vues d’ensemble rendent bien la puissance des foules alors que les traits des visages s’approchant pourtant de la caricature ne permettent pas toujours d’identifier d’emblée les nombreux citoyens.
Le travail impressionnant des auteurs appelle cependant l’indulgence : on dira que ces confusions participent à l’effervescence de ces heures quand se brouillent les idées et que  les extrêmes se touchent. 
« Tu as eu ton quart d’heure de gloire en  manœuvrant la foule. C’est la dernière nouveauté, tiens ! Tout le monde veut vivre son petit frisson plébéien en sautant sur une barrique pour haranguer le badaud qui ne demande que ça. »
J’apprécie toujours autant la multiplication des points de vue et les incertitudes de certains protagonistes que le recul des années pourrait condamner du haut de nos convictions présentes. A cet égard, les traits rappelant un certain Z en activiste exalté font perdre, sous les clins d’œil, un brin de profondeur historique.
La fuite à Varennes de Louis XVI constitue un tournant de la Révolution, mais il ne n’est pas inutile de réviser l’importance des fusillades du champ de Mars du 17 juillet 1791, « Saint-Barthélemy des patriotes », voire les relations de « notre » Barnave avec les propriétaires planteurs lors de l’évocation bien développée du sort des esclaves.

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