dimanche 18 novembre 2018

Spectacles pour enfants.

Bestiaire végétal. Colectivo Terrón.
Il a fallu que j’aille à Lyon pour découvrir une troupe basée à Grenoble comme son nom ne l’indique pas. Dans la cadre magnifique du TNG (Théâtre nouvelle génération), un théâtre qui ressemble à un théâtre, j’ai beaucoup apprécié leur spectacle qui renverserait volontiers la proposition destinant, jadis, des mièvreries aux enfants; ces 50 minutes bien adaptées à des petits, peuvent ravir aussi les adultes.
Nombre d'offres artistiques pour les grands sont bien moins subtiles que celles que je viens de voir avec mes deux petits enfants.
En jouant avec des feuilles sur le chemin du Théâtre après avoir pris le métro jusqu’à la station Vaise, ils se sont mis dans l’ambiance, puisque sur scène attendait une violoncelliste à côté d’un tas de feuilles. Celui-ci va s’animer et rencontrer un tas de foin laineux également surprenant, puis les danseurs vont s’emparer de cannes, de tiges, en exploiter toutes les sonorités et les figures avec roseaux jaseurs et osiers rusés. La poésie des créateurs part de l’univers des enfants et prolonge leur imaginaire : les fibres qui tissent les paniers sont bien exploitées, sous de belles lumières avec des inventions rigolotes et enjouées. Ces matériaux primaires sont primordiaux, bruts, ils sont doux. Quel plaisir quand le respect des gônes évite la démagogie sur un terrain où elle prospère, les fait grandir sans les surplomber et ravit tous les âges. J’ai pensé, décidément ces espagnols, ils sont justes, en souvenant d'« Intarsi » une autre réussite…c’était des catalans, http://blog-de-guy.blogspot.com/2017/09/au-bonheur-des-momes-2017.html et eux sont basés … quai de France. Vive l’Europe !
Euraoudzeweurld. Merlot.
Trop vieux pour aller dans la fosse, il a fallu un concert « Bambino » pour me rendre à la « Belle électrique », accompagner de jeunes enfants.
La promesse est tenue d’un voyage en musique autour de la terre, du Liechtenstein au Bangladesh en passant par la Chine, le Mexique, l’Arctique, éprouvant le vent et arpentant la savane, rencontrant même un dictateur…
Se voulant comique, la prestation des trois musiciens se situe loin du loufoque Bobby Lapointe, subtil et original dont l’influence est pourtant très visible. Ces 50 minutes sont musicalement variées et bien exécutées, mais les liaisons entre les chansonsqui accumulent les clichés sont laborieuses avec les sempiternelles caricatures de l’école : 
la maîtresse disgracieuse-qui-n’aime-pas- les-enfants et le bon élève insupportable qui veut être le chef, sauf que celui qui le malmène est bien plus autoritaire : toute ressemblance… En voyant ces deux spectacles à une semaine d’intervalle, cette production française m’a parue encore plus déclamatoire et démagogique. Un spectacle engagé pour des adultes aussi lourd soit-il, ne me gène pas, comptant sur l’expérience, le sens critique du public ; vis à vis des enfants, je suis mal à l’aise comme lorsqu’ils utilisés comme porteurs de pancartes dans les manifs.

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