Il évoquait le « paradoxe de Tocqueville », alors
je suis allé voir sur Internet :
Le philosophe s’étonnait déjà au XIX° siècle « que dans une société où les mariages
d'inclination commencent à exister face aux mariages arrangés, le nombre de
divorces soit plus grand chez les premiers. »
Je n’aurais pas le temps d’aller au-delà de citations du précurseur
de la sociologie bien que son écriture soit séduisante et ses pensées
stimulantes :
« L’homme des
siècles démocratiques n’obéit qu’avec une extrême répugnance à son voisin qui
est son égal ; il refuse de reconnaître à celui-ci des lumières supérieures aux
siennes ; il se défie de sa justice et voit avec jalousie son pouvoir ; il le
craint et le méprise… »
J’en étais à jouer avec le mot « Nounous »
celles qui nous bercent de la petite
enfance à la grande vieillesse alors que nous n’avons jamais laissé nos vieux
si seuls et nos petits démunis face aux écrans.
« Doudous » aurait pu faire l’affaire
aussi, non pour désigner ces emplois de service à la personne se multipliant
mais pour caractériser de molles relations infantiles qui perdurent dans un
univers de plus en plus dur.
Et j’éviterai les « Toutous » présents
sur les panneaux électoraux parmi 34 listes : on ne pourra pas dire qu’il
n’y a pas le choix !
Je revenais sur les adeptes des sports à risque
passés de l’audace à l’inconscience alors que casques, moletons, sécurisation
se multiplient.
Les élèves n’ont jamais eu accès à tant de moyens
de connaissance attractifs et ils n’ont jamais été si peu intéressés.
Dans les cuisines, les plans de travail se sont
agrandis et le moindre œuf à la coque se fait tirer le portrait, mais il y a de
moins en moins de repas pris en commun et si peu d’épluchures.
Le tri des déchets se sophistique et des montagnes
de déjections s’élèvent, des océans de plastique s’étendent ; désinvolture
et indifférence s’accroissent alors que les décroissants crient.
Tant la bienveillance est proclamée que la violence
et l’indifférence montent: la malveillance est le prix de nos
aveuglements.
Le ras le bol fiscal coïncidant avec une demande toujours
plus forte de services à l’état a constitué dans le mouvement des « Gilets
Jaunes » le plus gros déni de logique, mais cela n’a même pas été tellement
commenté, bien que ce soit devenu insistant.
Le temps officiel de travail a été réduit alors que l’espace
privé s’est amenuisé envahi par les urgences entrepreneuriales.
On ne dit plus guère « universalisme » et dans la
mondialisation se sont exacerbées les identités tribales ou religieuses. Mais il n’est pas sûr que l’Europe ait fait
disparaître les nations : l’Irlande reverdit avec le Brexit et je viens de lire que les Pays Bas gagneraient
en influence avec le départ de la GB de l’UE. La sécession de la
Catalogne au détriment de l’Espagne n’a pas abouti grâce à l’Europe.
Je risque de me répéter en voyant les adultes ayant déserté
la place se prosterner devant les jeunes à qui ils n’ont laissé que dettes et bien peu de
perspectives.
On disait : « Désir d’avenir », les écolos
qui voyaient la vie en rose broient du noir.
La doctrine « En même temps » me séduit
toujours, mais je n’ai pu m’empêcher d’être accablé face à la
confusion des informations, quand la nouvelle de la baisse du
chômage a été annoncée sur un ton ironique par la radio d’état alors que le
film concernant les ouvriers de La Souterraine qui menaçaient de faire sauter
leur usine bénéficiait d’une promotion sympathique avant même sa projection à
Cannes. Le cinéma du réel prenait le pas sur le réel : désarmant pour un
aspirant cinéphile.
.......
Le retour du dessin du "Canard"
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