vendredi 22 mars 2019

La jeunesse secoue le nouveau monde.

A part Trump, épouvantail trop facile, qui ne se réjouirait pas de la mobilisation de la jeunesse du monde contre l’inertie des politiques concernant le climat ?
Cet unanimisme convient pultôt aux générations qui ont regardé ailleurs depuis que « notre maison brûle et que nous regardons ailleurs » (Chirac 2002).
Les lycéens font connaître leur impatience concernant l’avenir envers des responsables que tous par ailleurs somment de répondre immédiatement aux anecdotes de l’heure.
Les temporalités sont chamboulées, la perception du temps est perturbée par les cliques cliquantes : dès la première heure de l’élection du président, les factieux demandaient déjà sa démission. Et après ça, ils s’offusqueront qu’on leur rappelle que l’antiparlementarisme est une antienne fasciste.
A Gardanne, la centrale à charbon doit fermer :
« S’ils ferment la centrale comme ça, on va mettre le département à feu et à sang ».
Les décisions deviennent de plus en plus difficiles à prendre et le climat (social) n’est guère favorable à ce que le courage soit une vertu appréciée.
Gilets jaunes et drapeaux verts proclament bien entendu se battre pour les enfants :
« Quelle planète allons- nous laisser à nos enfants,
quels enfants allons nous laisser à notre planète? »
Gaïa ou de Brigitte ?
La grossièreté est aussi une pollution, parole de lecteur, alors tout juste majeur de feu Hara Kiri.
De ces temps lointains qui m’ont vu participer à quelques manifs, j’ai trop goûté l’ironie qui voyait des élèves réquisitionnés pour protester contre le manque de postes, alors que des absences non remplacées de leurs instits les réjouissaient plutôt. Je ne me souviens pas d’avoir collé des pancartes dans des mains d’enfants convoqués plus que jamais pour se faire comprendre auprès d’adultes aux énergies dévoyées. Et si les mômes à qui on a attaché des explosifs sur le ventre ou ceux qui sont mis au premier rang de manifs dangereuses sont loin de nos contrées, le statut d’enfant-roi, phénomène universel, prend des formes bien contestables.
Nous avons scié les estrades professorales et dans les églises les chaires sont devenues décoratives, la crise du recrutement des prêtres est bien pire que celle des profs.
Les dévoilements concernant les histoires de quéquette du mâle clergé en arriveraient à paraître anecdotiques en regard de la perplexité des croyants confrontés à « la procréation sans sexualité » après avoir eu bien du mal à envisager « une sexualité sans reproduction ».
Les Champs Elysées  ont été souillés, cramés, abimés, mais plus encore nos rapports à la politique, à nos semblables. 
Est-ce que de juvéniles frimousses du vendredi feront oublier les furieux masqués du samedi ? Les trolls anonymes continueront à semer la haine sur la toile et les manipulateurs de répandre des mensonges.
« Sur les bancs de la faculté, il faut bien que jeunesse se tasse. » Pierre Dac
....................
L'image a été découpée dans " Courrier International".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire