Et il faut bien plus de deux heures, qui ne se comptent pas,
pour approcher ce mystère sidérant traité lors de cette création à la MC2, avec
efficacité et délicatesse.
Des parents très religieux avaient isolé leurs filles après
la mort de la plus jeune, ce qui n’a pas empêché, voire qui a précipité l’issue
fatale annoncée pour les quatre survivantes.
Les garçons qui leur tournaient autour, au moment des bals
de promo 74, essayent de comprendre, des années après, le mystère de l’autodestruction
de ces filles sublimées.
Le « chevauchement des temporalités » est
subtilement agencé et le traitement des détresses adolescentes, des
incompréhensions adultes, des exploitations médiatiques, des pansements
pédagogiques, bien vues. Une musique douce aux accents graves accompagne nos
interrogations.
Que Sophia Coppola ait tiré son film « Virgin suicide » (1999) du roman
de Jefrey Eugenides ne perturbe pas du tout un apport de la vidéo qui ne dévore
pas le travail des acteurs. Il s’agit de théâtre et du meilleur.
Le
déroulement de la pièce est limpide, toutes les pistes sont explorées sans
désigner de coupable unique comme les mœurs superficielles d’aujourd’hui
l’appellent si souvent.
Je suis heureuse d'entendre que le traitement de ce sujet sensible ait été complexe, sans désigner de "coupables" à la vindicte populaire...
RépondreSupprimerJe ne peux pas m'empêcher de m'interroger sur les tensions entre les générations AU SEIN DES FAMILLES en ce moment, et de constater à quel point... la jeunesse est fragilisée de ne pas pouvoir s'appuyer sur les anciens.
Les responsabilités sont partagées dans cette affaire.
Personne n'en sort indemne ; Konrad Lorenz avait déjà fait ce constat dans les années '70, je crois.