Les aboiements de la nuit précédente ont été
remplacés par de la musique au loin, jusqu’à 2 h et plus du matin. Les coqs ont
pris la relève à 4 h. La sonnerie du smartphone
nous réveille à 6 h 30.
Au petit déjeuner : tisane à la citronnelle et
jus de papaye, riz au lait, galettes de maïs tartinées de confiture et
fruits : taxo (fruit vert de forme allongée avec une chair translucide
surchargée de pépins) ananas, bananes.
Comme je complimente Maria pour ses
chemises brodées, elle me montre son ouvrage sur tambour et effectue quelques
points avec une grande sûreté de geste.
A Otavalo, nous
passons de notre bus à un petit train touristique rutilant. Nous nous installons
dans le premier wagon derrière la locomotive
L’hôtesse nous précise l’interdiction de se positionner sur les
plates-formes pour prendre des photos. Nous nous ébranlons à petite vitesse
entre les maisons puis dans la campagne. Deux motards aux couleurs de la
compagnie nous devancent et nous surveillent, ils sécurisent les passages à
niveau, ici sans barrière, en faisant stopper les voitures à notre passage.
A peine 10 minutes après notre départ nous
atteignons la première étape : San
Roque (2498 m)
où l’on nous offre une boisson chaude. Quelques étalages d’artisanat local
discrets contrastent avec la modernité des lieux.
A la deuxième étape Andrade Marin nous sommes invités à visiter la « Fábrica
Imbabura » une ancienne usine qui après son abandon en 1997 a été réhabilitée en
musée par l’état.Tout est reconstitué avec les machines d’époque pour le lavage du coton, le cardage, le filage, le tissage, et la coloration nécessitant de grosse chaudières à bois pour chauffer les bains de teinture durant 4h.
Mais plus de bruit, de poussière et plus de risque de doigts coupés.
Construite en 1924, les machines provenant d’Europe avaient été acheminées à dos de mules et remontées à l’usine. 1200 personnes y travaillaient en 3X8. Pour 8h de travail, une seule pause était acceptée, des enfants de 8 à 12 ans étaient embauchés. Les balles de coton dures comme du béton, pesaient, à la sortie des chaines, plus de 800 kg.
A l’extérieur, une immense statue moderne symbolisant l’esclavagisme industriel, réutilise des pièces des machines.
Avant la fermeture, due à la concurrence et aux
nouvelles technologies, les ouvriers ont tué le patron les salaires n’étaient
plus payés.
A la troisième étape : San Antonio di Ibarra (2379m) nous visitons un atelier de
sculptures religieuses, artisanat spécifique de ce village où un homme est en
train de dégrossir une statue dans un bois de cèdre entouré de statues plus
avancées mais pas toutes poncées.
Le guide nous montre comment donner leurs
formes aux yeux en verre en les chauffant dans des casiers incurvés de tailles
différentes. Pour les fixer ensuite, le sculpteur doit couper la tête qui sera
ressoudée plus tard, le verre ayant été peint auparavant. Une sculpture est
rarement taillée dans une seule pièce, les différentes parties notamment mains
et pieds méritent plus de minutie, parfois un travail à la loupe.Certaine parties des statues sont recouvertes de feuilles d’or, elles vont être peintes ou grattées pour laisser apparaître la couleur posée auparavant.
Nous passons dans la salle d’exposition avec les statues réputées expédiées dans le monde entier, atteignant des prix élevés, mais justifiés. Nous regarderons d’un autre œil ce genre artistique que nous avions peut être dédaigné et mal estimé.
A la troisième étape Ibarra (2209m) le chemin de fer passe dans une ville très animée comme si c’était un simple tram.
La halte de 10 minutes nous permet à peine de nous mouvoir dans la foule qui déambule devant les devantures des magasins ouverts bien que ce soit dimanche en pays catholique.
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