Collés à eux, nous sommes dans le même seau où nous faisons
trempette.
Mais peu importe : quand on chérit la démocratie, les
voix qui se sont exprimées ici ou là par millions sont prépondérantes par
rapport à tous les avis, même les plus éclairés à qui il arrive de ne rien voir
venir.
Et puisque le libre arbitre est reconnu aux nourrissons, je m’autorise
à ajouter quelques mots prétendument personnels, sur ce blog qui vient de
dépasser les 500 000 visiteurs.
Parmi les noires nouvelles qui nous assaillent, ne boudons
pas l’éclaircie, aussi rare qu’une victoire de l’O.M., survenue avec
l’éloignement de la scène de Sarko et Copé, après celui de Duflot. Nous
gagnerons en finesse.
On peut déplorer l’impuissance de nos politiques, mais que
dire de la portée, de l’utilité, d’un avis de plus concernant Trump, Fillon ou
Erdogan ?
Les comiques éditorialisant sont devenus prépondérants. Nous
voilà décidément enfermés dans le cercle de sciure avec Beppe Grillo ou Trump
en clown inquiétant ; Coluche fut notre coqueluche.
Charline Vanhoenacker donne le tempo rigolard sur
France Inter, elle tient l’antenne matin et soir, bien que comme tant de ses
collègues omniprésents sur divers supports, elle se montre sûrement prompte à
critiquer le cumul des mandats des politiques.
Lundi, elle mimait des pleurs, suite à la défaite
de l’autre histrion de Neuilly.
L’audition du sketch au premier degré est autorisée,
tant celui-ci était « un bon client » pour tous les caricaturistes
qui du coup m’ont semblé bien mièvres pour saluer son départ, tant le modèle ne
rechignait guère à dépasser sa caricature.
Fillon prend son tour dans la machine à bâcher, en
particulier pour sa complicité avec la « Manif pour tous » alors
qu’en économique et social, il n’est pas très catholique.
Les caravanes d’un « Mariage pour tous » promu
par ceux qui avaient des rapports distendus avec les rites en général et celui
là en particulier, sont passées. Celles de leurs contempteurs qui s’y redorèrent un moment
l’hostie, me semblent en fin de cycle.
Le « Tous » commun à toutes leurs
banderoles, tentait d’exorciser le fait de ne concerner finalement qu’une
fraction de la société.
La charité chrétienne aurait encore à se dépenser
pour les réfugiés et les élus auraient à travailler plus pour réduire les
distances entre riches et pauvres.
Comme si le mariage était un problème
central !
Cette polarisation me semble significative d’une
difficulté de plus à hiérarchiser les problèmes, d’une confusion des valeurs.
La gauche ayant hâté et acté sa défaite, va se
retrouver avec délectation sur son estrade préférée, celle de l’opposant
dispensé de toute proposition.
La timidité, en particulier sur le plan économique,
des partis au socialisme parti, les honore, car les reniements se savent encore,
que des cadeaux électoraux ne masqueront pas.
En ce moment apparaissent les mots de « post-vérité »
comme il y eut la « post modernité » alors que la « post
politique » s’annonce aussi, en constatant que tous les fastes checking,
tous les décodeurs ne peuvent pas
grand-chose contre les énormités qui circulent sur les réseaux sociaux, jusqu’à
nier il y a peu le réchauffement de la planète pour un des maîtres du monde.
Frédéric Lordon dans Le Monde diplomatique cite Gilles
Deleuze en se payant « Le Monde », « Libé » et
« l’Obs » :
« On connaît des
pensées imbéciles, des discours imbéciles qui sont faits tout entiers de
vérités ».
Alors en bonne
compagnie et en imbécile assumé: trier, ne pas recopier, ni parodier dans des
dégagements trop joueurs et définitifs.
Est-ce que des expressions tendant à distinguer
l’usure liée à mon âge, du sentiment d’assister à une fin de civilisation
seraient plus crédibles, en me contentant de m’exprimer seulement à partir ce je connais de près? L’école,
génératrice et victime de ces délitements.
Avec quelques détours qui consisteraient à parler de
ses difficultés pour ne pas oser voir l’effondrement de la transmission ?
Je reviendrai sur nos aveuglements, nos fautes, nos naïvetés…
A 4h de l’aéroport de Notre Dame des Landes, à Istanbul,
des actes générateurs de fortes inquiétudes se multiplient.
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Le dessin au dessus de l'article est de Bertrams paru dans De Groene Amsterdammer repris par " Courrier International" et ci-dessous le dessin du "Canard enchainé " de la semaine.
Je dois être passéiste...
RépondreSupprimerIl me semble que dans les années 70, dans des endroits où j'ai vécu, où il y avait un désir de comprendre, plus de personnes cherchaient honnêtement à comprendre ce qui se passait, au lieu de se hâter de prononcer... un jugement docte et confit.
A l'heure actuelle, le jugement rapide (bon/mauvais) est de tous les côtés, d'ailleurs. Chez ceux qui tambourinent sur leurs poitrines en s'imaginant ouverts, tolérants, patin couffin. Chez ceux qui ne s'imaginent pas l'être..
Notre désillusion est sans fin...