Je vais essayer de surcroit de ne pas trop citer des auteurs oubliés :
« Il existe aussi une liberté
vide, une liberté d'ombres, une liberté qui ne consiste qu'à changer de prison,
faite de vains combats entretenus par l'obscurantisme moderne et guidés par le
faux jour. » Jean Edern Hallier
La liberté qui n’avait plus à faire valoir sa licence tant
elle semblait aussi évidente que l’air et l’eau, nous ne la voyions plus à
l’abri de nos portes blindées. A réinterroger.
Ainsi il me semble abusif, factice et contre productif de
prétendre faire exercer son libre arbitre, à un nourrisson, sponsorisé par papa et
maman, pour savoir s’il préfère son yaourt à la fraise ou à la framboise.
Et sur des murs repeints de frais, je ne vois que
l’effacement de ce mot si vif, « libre » lorsqu’il dégouline sur le
territoire des autres, alors que cinquante ans en arrière j’aurais tenu le
pinceau au moment où on enlevait l’échelle.
En matière d’élevage, je crois bien que ce sont les cadres
qui libèrent, leur absence angoisse et fait se couvrir de baillons et de
masques les enfants abandonnés. Il y a des barrières à ne pas franchir, quand
l’avalanche menace.
Entre deux réveillons, mon libéral préféré se croyait cohérent
depuis ses racines croyantes jusqu’à ses engagements barristes en affirmant qu’il n’y a rien à faire contre le
réchauffement climatique : je suis sceptique face aux climato sceptiques, et il y en a. Parce
que terre Gaïa, autre madone, en aurait vu d’autres, il ne s’agirait pas de
contraindre les libres propriétaires de 4X4, ni les libres actionnaires des
mines de charbon… je ne suis pas d’accord.
Les seuls qui croient à nos frontons où s’écaillent « lib’,
ég’, frat’ » sont ceux qui les mitraillent, les autres aux oreilles
incrustées d’écouteurs regardent de haut l’école qui n’a plus qu’à laisser les
élèves bavarder gentiment. La chaire est faible.
« Qui n’entend
qu’une cloche, n’entend qu’un son »
La multiplication des canaux d’information a restreint les choix,
et raréfié les confrontations toniques. Se rejouent-elles encore, en dehors des
papiers fossiles, les oppositions souverainiste/mondialiste qui avaient pris la
suite de communisme contre conservatisme ?
Ou comme l’écrit J.F Colosimo :
« le partage s’insinue
entre ceux qui postulent que l’homme est son propre demiurge, qu’il peut se
réinventer tous les matins, et ceux qui pensent que l’homme est un être
historique, que cette histoire le constitue et l’oblige. »
L’étincelle pouvait naître du frottement de deux options
contradictoires, alors que se creusent comme sillons parallèles, des
trajectoires qui s’ignorent ou l’inné et le carnet d’adresses sont
déterminants. Plus de flamme.
Pas vraiment free.
……………
Le dessin au début de l'article est paru dans courrier international et Le soleil
(Québec) et ci dessous sur le site de Libération sur lequel il convient de cliquer pour qu'il soit lisible.
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