vendredi 2 octobre 2015

Hollande et les volcans.

Mardi : à la télévision un documentaire sur l’Elysée d’Yves Jeuland, « Un temps de président ».
Mercredi : lecture par Patrick Deville de « Viva » son dernier livre à la bibliothèque de Grenoble.
Peut-on apposer Trotski le chef de l’armée rouge qui fusilla beaucoup, fut tué par « Le petit père des peuples » et Gaspard Gantzer, conseiller en communication présidentielle de "Pépère" ?
Deville, plus jeune que moi, connait les années rouges par la documentation et je ne regrette pas l’extinction des tristes manœuvriers se réclamant de la IV° internationale qui ont persisté dans la filiation.
Etre tenté par  une liaison entre les époques, c’est passer de la couleur au gris, de l’aventure au fauteuil, de l’exceptionnel à la normalité,  des châteaux de sable de l’adolescence à l’âge-mur, du rêve à la réalité, des chants à un vague soupir, du sang à un coup de pouce sur la télécommande.
Mais je m’emballe, je m’emballe, et me perds dans les papiers d’emballage.
Après avoir raconté la vie de tant de personnages flamboyants en Amérique centrale, en Afrique http://blog-de-guy.blogspot.fr/2014/03/equatoria-patrick-deville.html, en Asie, avant un roman  se déroulant en France en 2017, Patrick Deville retrace, depuis le Mexique, les destins parallèles de Trotski accueilli dans la maison bleue de Frida Kahlo et celui de Malcolm Lowry auteur du fiévreux « Au-dessous du volcan ».
Le politique à barbiche aurait pu être un grand écrivain, le poète, entre deux cures de désintoxication, déchiré de ne pas agir, devint le « consul » qu’il avait créé pour sa fiction.  
Dans ces années 30, le futur était  encore désirable,  dans chaque continent travaillait la métamorphose du monde : Zapata et Villa avaient fait  la révolution sept ans avant la Russie, et le Mexique accueillait tant d’étrangers : un chaudron chaud-bouillant.
«  Ce qu’ils nous crient et que nous feignons souvent de ne pas entendre : c’est qu’à l’impossible chacun de nous est tenu »
Frida Khalo n’était pas tendre avec les surréalistes parisiens : 
« Ils passent des heures à réchauffer leurs précieuses fesses aux tables des cafés, parlent sans discontinuer de la « culture », de « l'art », de la « révolution » et ainsi de suite, en se prenant pour les dieux du monde... »
Et je viens à mon tour, m’asseoir à la terrasse pour touiller des évidences en rapprochant deux époques si lointaines quand Daech pourrait constituer en ce siècle l’aventure la plus désirable.
Sous les affèteries des communicants, les politiques d’aujourd’hui ne peuvent masquer  leur solitude et malgré un certain courage pour affronter les vents les plus retors, aucune vision de l’avenir n’arrive à se dire.
Dans le film d’Yves Jeulan que j’ai regardé, car le «Hollande bashing » devient lassant : Fleur Pellerin vient d’être nommée au ministère de la culture, Hollande et Valls lui conseillent d’aller au spectacle tous les soirs et de voir Jack et Monique :
« Il sera ravi !»
Viva la littérature, même si avec ses belles images qui tentent de réveiller nos insuffisances cardiaques, elle n’est que jeu de mots pour nos blanches ruses.
……..
Dans le « Canard » de cette semaine :

2 commentaires:

  1. Hollande est encore le moins pourri! :-)

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  2. Merci de ressusciter celui-ci, à côté duquel je suis passée, apparemment...
    Je n'ai pas de télé, et pas de télécommande. Je résiste encore à voir mon monde grisifié.
    Je veux encore sentir battre le sang dans mes veines, même si devient plus dur, âge oblige.
    Le spectacle, télévisé ou pas, d'ailleurs, peut nourrir, mais pas remplacer la vie vivante, que nous rendons... terne, très terne, de mon point de vue.
    Noté pour Deville. Je demanderai d'autres livres pour notre bibliothèque.

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