Aliénor d’Aquitaine, Louis VII, Troubadour et croisades me
semblaient si lointain, encore que des
échos de tant de pratiques d’un autre âge nous parviennent chaque jour.
« on me pousse
vers la fête bouffonne où le corps a dévoré les livres »
Cette littérature prenant ses libertés m’a convaincu :
Robert de Poitiers,
l’oncle raconte :
« Et dans sa
main, il y avait ma tête, qu’il lâcha dans une boîte en argent pour l’envoyer
au calife de Bagdad. »
Je suis allé me documenter sur celle qui fut successivement reine de France à 13 ans et
d’Angleterre à 28 ans et sur son premier mari à l’orée de la guerre de 100 ans,
elle dont la vraie vie est éminemment romanesque. Et Antioche.
Il y a du bruit, des odeurs, de la fureur, même si le
procédé de journal intime en parallèle joue un peu facilement sur les
oppositions : le religieux homme du nord embarrassé et la femme du Sud
Ouest libre et déterminée. L’amoureux transi va tourner à l’entêté sanguinaire,
calamiteux chef de guerre, mais finalement je l’ai préféré à la belle
méprisante multipliant les phrases fortes :
«La puissance ne se
mesure pas aux phrases que l’on prononce mais aux coups que l’on donne. Les
mots, eux, sont pour les poètes. Pas pour les rois. »
« La joie est
stupide. Elle s’offre facilement. C’est l’émotion la plus reconnaissable, donc
la moins perfide. Elle fendille les visages avec la stupeur un peu niaise de se
découvrir léger. Rien n’est plus angoissant qu’un être joyeux. Comment peut-il
ignorer la faim et les menaces ? La joie produit de mauvais combattants. Je lui
préfère la colère, c’est une autre histoire. Elle fait bouillir le sang. Elle
est la forme même de la vie, sa première vocifération. Elle peut trahir. J’aime
la colère parce qu’elle a toujours quelque chose à révéler. »
« La duplicité,
l’abbé ! La duplicité que vous ne supportez pas, et qui est la marque des
gens honnêtes »
Hé, hé.... parlé comme une belle hystérique, n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerEn tout cas, ton extrait permet encore de se rendre compte que les obstacles à la liberté (et non pas libération..) des femmes se situent autant chez les femmes que chez les hommes.
Il y a pourtant des choses à méditer dans ces paroles méprisantes...
Dans l'Ecclésiaste, qui contient ma foi et mes croyances, on peut lire qu'il y a un temps pour tout, et malheur à celui qui est... à contretemps.