Sur la pochette de son 35° album, le septuagénaire, cultivant
son image nonchalante, est allongé sur un fauteuil Stressless.
Maintenant qu’il vient d’arrêter de se produire sur scène, à
l’occasion d’un prêt de sa dernière livraison de 10 titres, je trouve qu’il
aurait pu aussi se dispenser d’un nouveau CD et regarder un bon film sur son
home cinéma depuis son trône décontract’.
Je n’avais pas pris parti jadis dans la querelle yéyé :
es-tu Johnny ou Eddy ?
Ils ont été le fond sonore de notre génération qui eut
d’autres dilemmes entre Ferré et Brel ou Beatles contre Stones.
A vrai dire, je ne sais pas non plus prendre de la distance
envers des positions publiques adoptées par les artistes et leurs
positionnements artistiques. Alors quand j’entends la reprise de « La Complainte
du Phoque en Alaska » avec Nolwenn Leroy, l’original de Beau
Dommage me touchera toujours plus. C’est que me lasse la complainte du crooner
payant trop d’impôts en France comme son pôte Jo, le rebelle délocalisé.
Il partage cependant « Le
goût des larmes » avec une famille nombreuse quand « l’argent manque à l’appel des heures
creuses ».
Il consacre une plage pour remercier ses musiciens, des
pointures parait-il, qui n’ont eu guère à se secouer sur des mélodies agréables
et pépères. Jean Dujardin, son semblable en décontraction, les présente, avec « le
sourire Gibbs » comme on disait pour rester dans la couleur années
soixante qui teinte ces musiques, inoxydables, comme une prothèse de hanche.
Exercice de style avec la compilation de titres d’Hitchcock
dans « Final cut » et
version convenue des communications sur internet :
« Jeux d’argent
piégeant l’amour
Basés sur le
profit…l’irrespect »
Si la formule « vieillir
est un jeu d’enfants » est heureuse, j’estime qu’il ne renouvelle pas
le thème des « Héros » qui
prennent le métro.
Et combien ont quêté avant lui : « J’veux qu’on m’aime » ?
Il revendique de ne pas envoyer d’ message, alors qu’une
autre chanson est consacrée à « Léo »
Ferré avec lequel il « n’est pas d’accord »
en concluant qu’ « avec le
temps on aime … encore » : ça rimait. Et il a toujours sa belle
voix.
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