lundi 25 février 2013

Un conte de Noël. Arnaud Desplechin.


Le repas familial au moment de Noël est un genre cinématographique à lui tout seul,  où la tendresse est attendue et la cruauté au rendez-vous, mais  cette fois la virtuosité du réalisateur servie par d’excellents comédiens rend la férocité attractive.
Dans ce film de 2008,  Amalric, le banni revient en alcoolique cynique et dispensateur de vérités féroces, il est odieux à souhait mais il est compatible pour un don de moelle à sa mère Deneuve qui a réuni à la veille de sa greffe tous ses enfants.
Un théâtre d’ombre cerne ce qui se joue parmi ces nombreuses personnalités  ainsi que le spectacle des petits enfants dans une révélation inépuisable de secrets de famille où les pièces rapportées en rajoutent évidemment.
Toutes les questions posées durant les deux heures quarante dans la maison roubaisienne ne seront pas résolues, mais nous restons toujours attentifs aux révélations qui émergent. Derrière la fumée des cigarettes et les alcools au goulot, avec des musiques très présentes,  les névroses se frottent, se condensent. Le désir de vivre jouxte l’autodestruction.
Jean Paul Roussillon en pater familia apporte un peu de d’apaisement dans cet univers malsain, il lit Nietzsche : «Chacun est à soi-même le plus lointain. »

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