Il y a beau avoir été fait référence à Dante, Voltaire, Garcia Lorca… Brecht, Cervantès… nous retiendrons de ce débat de haute tenue au forum de Libé, l’éloge des échanges Erasmus dont Umberto Eco dit :
« 80% des étudiants Erasmus se marient avec des étrangers et leurs enfants deviennent bilingues ; c’est un projet d’une grande valeur sexuelle »
Le modérateur Robert Maggiori a apporté sa pierre alors que Frédéric Mitterrand se la jouait faux modeste, bien qu’il sache toujours conter à défaut de beaucoup compter.
L’écrivain italien trouve « Après deux whiskies, il existe plus d’analogie entre moi et un Suédois dans sa façon de penser qu’entre moi et un Américain ».
De l’intérêt de l’ivresse pour aller plus loin que l’impalpable.
Le ministre de la culture d'alors situe une frontière de l’Europe aux dernières églises en Ukraine :
« Moi qui suis agnostique et européen, je suis toujours ému quand je vois une cathédrale dans un pays éloigné».
Mais il ne va pas jusqu’aux racines chrétiennes qui excluraient, il appelle à l’ouverture au monde en se montrant méfiant à l’égard des langues régionales quand elles sont repliées sur elles mêmes.
Aux Etats-Unis dans les bibliothèques universitaires, la distinction de deux philosophies est un système de classement: la continentale d’un côté, et l’insulaire empirique qui relie anglais et américains de l’autre.
Il y a 371 sens au mot culture, cela laisse de l’espace pour débattre, elle n’est pas réduite exclusivement aux livres classiques, à la langue. Elle se compose « de routes pas seulement de roots. »
C’est une attention au monde, une inquiétude, un éloignement de la nature, on ne laisse pas le cadavre de son frère aux animaux, on l’enterre.
La morale devance la coutume.
Même pendant les guerres, la germanophilie pouvait se distinguer de la collaboration, bien qu’on puisse être cultivé et tyrannique.
La culture n’est pas un linceul qui uniformise, elle n’est pas pasteurisée et le rappel de Pasolini est utile.
Il regrettait la disparition des lucioles, sous l’effet des lumières aveuglantes de l’industrie du divertissement.
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Le dessin du Canard de cette semaine:
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