25 émissions de France Culture sont rassemblées dans ce livre de 2003.
« Il faut donc savoir voir, mais aussi avoir l’outil permettant aujourd’hui de théoriser ce qu’on voit »
Voilà l’objet même de cet ouvrage qui comporte quelques passages difficiles malgré l’humour et les qualités pédagogiques du passeur.
Notre regard sur la peinture est un regard sur le temps : avec toutes les précautions pour repérer les anachronismes, nous sommes amenés à enrichir notre vision du monde en général. Nous examinons les perspectives, découvrons dans un détail des vérités cachées.
En puisant encore dans le vocabulaire de l’esthétique, quand les projecteurs sont braqués sur les conditions d’une exposition, les péripéties d’une restauration, notre regard sur la politique, sur les médias en devient plus critique.
Retrouver des œuvres familières, et par l’intelligence de celui qui aimait monter sur les échafaudages des restaurateurs de fresques, les approfondir, constitue une expérience enrichissante.
De Michel Ange à la disparition de l’objet nous entrons dans la chaîne où « le propre du créateur est de s’approprier le passé pour le transformer, le digérer et en donner un autre résultat… »
Des espaces s’ouvrent quand on envisage par exemple le maniérisme comme une réponse aux crises religieuses, économiques, politiques du XVI° siècle, « au sentiment d’incertitude, d’instabilité, de fragilité du monde »
Montaigne : « Le monde est une branloire pérenne, je ne peins pas l’être, je peins le passage »
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