En bord de mer dans la charmante ville de Menton est installé le nouveau musée dédié à Cocteau.
L’architecture qui se veut à l’image de l’œuvre de l’artiste protéiforme,
« difficile à ramasser », peut prêter à discussion.
Non que la ressemblance avec le bâti alentour soit une règle intouchable, et j’apprécie parfois des surgissements architecturaux inattendus. Mais il se trouve que la construction trapue en forme de « tielle à la sétoise» est souvent montrée en vue aérienne par son côté le plus photogénique; en l’abordant à pied de loin, nous avions pris l’édifice de Rudy Ricciotti pour un parking.
Le donateur américain Wunderman à qui l’on doit l"essentiel des œuvres présentées, n’a pu voir l’aboutissement de sa collection, il est mort quelques mois avant l’inauguration.
Derrière ses rideaux atténuant la lumière méditerranéenne, le musée propose des dessins, des photographies, des tableaux, des céramiques, une tapisserie, des bijoux, des extraits de films.
L’élégant auteur des « Enfants terribles » et des « Parents terribles » était éclectique.
J’ai préféré ses dessins d’un seul trait à ces amoureux aux couleurs vives installés au « Bastion » lieu qu’il avait investi auparavant.
On retient surtout le poète plutôt que le « prince frivole » qui connut les délices et les affres de l’opium. Et sa « Belle et la bête », son « Testament d’Orphée » m’ont paru datés.
Mais je comprends que l’artifice à ce point puisse séduire.
Par contre parmi un stock de citations légères et concises certaines n’ont pas pris la poussière :
« Ce qui caractérise notre époque, c’est la crainte d’avoir l’air bête en décernant une louange, et la certitude d’avoir l’air intelligent en décernant un blâme. »
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