mercredi 15 février 2012

Toulouse.

Quelle ville en dehors de Paname a pu se voir dédier une chanson comme Nougaro le fit si bien ?
C’est que la ville rose ne manque ni de caractère ni de couleurs :
quelques traits verts (46 jardins) et trois canaux,
du violet des violettes rapportées de Parme par un soldat de Napoléon qui ont bien poussé quand les maraichers avaient un répit,
avec le bleu du pastel qui fit la fortune éphémère de la ville occitane,
le rouge et noir des capitouls est depuis 1907 celui du stade toulousain.
Capitale de la région la plus vaste Midi Pyrénées, 3° ville universitaire, avec 15 000 habitants nouveaux dans l’agglomération par an.
Au Nord : le bourg autour de la basilique Saint Sernin occupe un des lobes d’une ville en forme de cœur alors que la cité autour du Capitole en dessine l’autre moitié sur la rive droite où la Garonne change de cap. Après les romains au premier siècle et les Volques Tectosages, tribu gauloise, les Wisigoths se sont arrêtés là entre océan et Méditerranée.
J’ai appris à cette conférence de Myriam Pastor, aux amis du musée de Grenoble, qu’un plat emblématique français, le cassoulet, était à l’origine un ragout de mouton bien sarrasin.
La ville est prospère au temps des comtes de Toulouse et des capitouls ; les Raimond se succèdent. La religion cathare a séduit 2000 personnes dans la ville qui comptait déjà 40 000 habitants. La croisade contre ces albigeois menée par Simon de Montfort qui fut tué lors du siège de Toulouse, laissa des traces durables. Des épidémies ravagèrent la population et un incendie gigantesque détruisit 7000 maisons, mais si l’indigo des colonies supplanta le pastels, des fortunes eurent le temps de s’édifier pendant l’âge d’or où les coques , boulettes qui rassemblaient ces herbes précieuses, valurent le terme de « pays de cocagne » à la région.
Cent clochers dominent les toits de tuile et 49 tours capitulaires dépassent des bâtiments assez peu élevés en raison de la nature alluviale des sols.
De nombreuses confréries ont laissé des cloitres agréables, des chapelles remarquables.
Les anciens abattoirs reçoivent des œuvres contemporaines depuis un rideau de scène gigantesque de Picasso, et la fondation Bamberg accueille dans un hôtel particulier renaissance 35 tableaux de Bonnard. Le métro, dans chacune de ses 38 stations, présente une œuvre contemporaine.
L’aéronautique emploie 30 000 salariés mais la ville ne veut pas s’enfermer dans une monoculture industrielle qui fait sa renommée.
La description d’une telle ville convenait tout à fait bien à une évocation artistique, historique.
Pourtant s’il a été fait mention de l’accueil des républicains espagnols, quelques mots concernant par exemple le quartier du Mirail auraient pu étonner les amateurs de cartes postales mais m’auraient personnellement contenté, car il me semble qu’on y travaille à la police de proximité, malgré l’autre.

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