Le phénomène politique et musical, avait séduit il y a huit ans à la fois les campings et Le Lubéron : les toulousains sont enfin de retour.
Les temps ont changé depuis le toilettage des grands chants de lutte, désormais la question devient lancinante :
où en sont les promesses ?
« Dans le parcours qu’ils appellent Jules Ferry
C’est les mêmes qui ont les places les plus pourries »
La pochette du CD est illustrée par la photographie de1952 de Mimoun derrière Zatopek grimaçant dans le sprint final. Un athlète dont on a oublié le nom chute derrière le duo mythique.
Dans le morceau qui passe le plus volontiers, un marché s’installe autour de l’église, le dimanche matin, alors les marchés-de-Provence chantés par Bécaud sont définitivement fossilisés,
« Des roumaines même l’air vague
Te font regretter une bague
Il faut qu’elles fassent de l’argent
Sinon on les astique au détergent »
Une chanson est consacrée aux femmes voilées et leurs silhouettes en traversent d’autres.
« Est-ce un principe de précaution
Ces barricades de chiffons
Et s’il fait peur à l’Amérique
Ce look casse pas des briques »
Les certitudes en ont pris un coup et si l’ironie, l’énergie sont là, la forme interrogative prime.
« Deux écoles chez nous se tiraient la bourre
L’une disait « soit érudit »
L’autre chuchotait « remplis ton caddie »
Si je crois percevoir quelques désillusions dans leurs paroles, j’aime que leurs musiques continuent à m’entrainer.
« Ce jour là je me sens pas seul
Putain qu’est ce quelle prend dans la gueule l’identité nationale »
Leur démarche est civique, mais la belle chanson sur les mains ne constitue pas vraiment une défense du travail manuel, alors qu’ils se veulent des « ouvriers » de la musique et de la poésie. Parole d’instit’ qui échappa à la fourche. Leur faculté d’interpeller est intacte dans la « correction » quand la société n’arrive pas à aller au bout de la phrase : « les hommes naissent … libres et égaux… »
Non, Mouss ne finira pas en « guitariste chilien », mais la politique avec ces airs là reprend de la couleur et une grinta de bon aloi.
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F. Morel de vendredi sur Inter :
Les mots des pauvres gens par franceinter
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