Les dessins de Benjamin Flao permettent de s’interroger une fois encore sur la fin de l’existence d’Arthur Rimbaud, et cet énigmatique retrait d’un monde qu’il éclaira d’une façon fulgurante.
Les rues de Paris, les arbres du côté de Charleville, les rivages accablés de soleil d’Aden et les traversées maritimes sur des vapeurs propices aux apparitions sont l’occasion de croquis de voyage aux crayonnés vibrants, aux couleurs vivantes. Des phrases de Rimbaud élèvent le récit au-delà des anecdotes où la fiction vient au service d’une histoire bien documentée.
« Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons. »
C’est la fin du « Bateau ivre », la flache, c’est une flaque
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