Je suis passé par tous mes états en lisant la dernière production de Charles Dantzig : 790 pages. Exaspéré au début, tant mon attente était déçue après son « dictionnaire égoïste de la littérature française » qui m’avait enchanté. Je trouvais que le titre de celui-ci pleinement justifié, tant il m’a semblé que le chroniqueur de France Inter commençait par l’exploration du rien et du n’importe quoi. Les villes qu’il évoque d’entrée avec des listes à peine entamées sonnent le creux : le snobisme le dispute à la banalité. Et puis je suis entré dans cette quête de l’impossible, j’ai partagé cette folle ambition de vouloir tout nommer, du plus futile au sublime : angoisse et jubilation. J’ai retrouvé son originalité, son humour, son érudition époustouflante. On avance à pas de géant dans ce pavé qui se lit comme un carnet. C’est toujours quand il parle de littérature qu’il excelle, avec son sens de la formule qui enchante. Sa rigueur s’accompagne de fragilité dans cette somme inachevée tellement personnelle, qui laisse toute sa place au lecteur. Si « tout livre est une tombe » celui là est revigorant, il ajoute de la profondeur à notre regard, même s’il souffle sans arrêt dans les trous de notre mémoire ou de notre inculture. Il y a la liste des « bons titres avec dimanche », la liste des « choses qui paraissent éternelles : un après midi d’été sous un soleil immuable … »
Je ne respecterai pas son conseil relevé dans « la liste des règles que je me suis faites : ne jamais répéter une citation faite par un autre ».
« Bons ou mauvais, je n’aime pas les souvenirs. Les mauvais sont pénibles. Les meilleurs sont les pires. » Paul Valéry.
J'irai au moins le feuilleter. J'ai "l'a priori" négatif mais vous êtes assez convaincant...
RépondreSupprimertrop grosse brique à lire
RépondreSupprimerje préfère compter mes orteils
mais j'aime bien ton dialogue avec ce livre
paul Valéry n'a pas dû être très heureux à moins que
sa réflexion sur les souvenirs bons ou mauvais ne soit une posture habile un truc pour surprendre
les souvenirs moches sont moches
les souvenirs heureux sont des lumières, des lampes pour avancer dans la nuit qui nous précède !
Mais la mélancolie est à la mode en ce moment sur France Culture
Cioran etc
après tout ça doit être une histoire d'hormones !